... et des civilisations du Pérou ancien

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Acclas - Acclahuasi
On entend par le terme acclas les femmes choisies, ou Vierges du Soleil. L'inca pouvait choisir parmi elles ses épouses ou ses concubines.
Ces jeunes filles de l'élite entraient dès l'âge de huit ans dans des établissements nommés "maisons des femmes choisies", les acclahuasi, dirigées par des matronnes expertes, les mamacunas qui les initiaient aux rites et à leurs futurs devoirs de femmes. Elles y occupaient une place correspondant au rang social dans la hiérarchie administrative de l'empire, depuis celles qui étaient adjointes à la direction jusqu'à celles qui demeuraient les servantes des autres.


L'acclahuasi de Pachacamac (photo D. Duguay)

Chaque capitale de province possédait sa "Maison des vierges du Soleil". La plus importante se trouvait, bien entendu, à Cuzco et se situait à l'emplacement actuel de l'église Santa Catalina et du couvent de San Pedro, que délimitent les rues Arequipa et Loreto, face à l'Amaru Cancha, palais de l'Inca Huayna Capac. Un autre établissement trés important et très fameux était celui de l'ile de Coati sur le lac Titicaca, lieu d'origine légendaire de la dynastie Inca. Comme celui de Cuzco, il comptait près de 1500 pensionnaires. L'un des plus peuplé aurait été celui de Huanucopampa, avec près de 2000 pensionnaires !
"Comme les vierges de cette maison du Cuzco étaient destinées à devenir épouses du Soleil, il fallait qu'elles fussent de son sang, c'est-à-dire filles des Incas, soit du roi, soit de ses parents légitimes sans mélange de sang étranger. Celles qui descendaient d'un tel mélange, que nous appellons batârdes, ne pouvaient entrer dans la maison du Cuzco dont nous parlons."
(Garcilaso de la Vega, Commentaires royaux, IV, 2. )

Adobe
Désigne l'argile séché au soleil et mélangé avec de la paille, dont on fait des briques dites "briques crues". Ce matériau de construction, antérieur aux Incas est toujours largement répandu dans l'Amérique andine.
Le terme espagnol adobones désigne de gros blocs d'argile séchée qui interviennent dans les constructions des peuplades de la côte, lorsqu'elles furent passées sous la domination des Incas.

Agriculteurs (premiers)
Tout au long de la côte péruvienne, les paléontologues ont mis à jour un certain nombre de sites qui marquent les lieux d'habitation d'hommes très différents des Chasseurs primitifs. L'on ignore d'où ils venaient exactement, mais l'on sait qu'ils constituent le premier chaînon d'un développement qui se poursuivra jusqu'à la conquête espagnole. Les premiers indices de leur présence remontent environ à 4000 ans avant notre ère. Entre l'apparition des chasseurs primitifs (20 000 avant J.-C ?) et cette date, on ignore à peu près tout de la préhistoire du Pérou.
Une première séquence est caractérisée par ce que l'on appelle maintenant "la société des planteurs de haricots" qui semble débuter dans les basses-Andes centrales vers 10 000 av. J.-C., caractérisée par la prédominance de la culture de cette plante ainsi que par l'utilisation de vêtements en coton.
Une autre séquence commence vers 4000-3000 avant notre ère, avec l'apparition de de la culture du maïs et la domestication du lama et de l'alpaga : c'est la période dite Formative dans son stade initial. Une école d'archéologues, plus ancienne, utilise pour ces deux phases les termes de Précéramique et de Proto-céramique, qui précèdent son apparition, vers 2000 av. J.-C.
Les sites en question sont formés par l'accumulation des débris abandonnés autour des demeures. Dans certains cas, la sécheresse du climat a préservé intacts des objets, qui sous des conditions climatiques différentes, auraient disparu. L'on peut dresser ainsi un inventaire à peu près complet des objets que cette population utilisait dans sa vie quotidienne ainsi que des plantes qu'elle cultivait pour se nourrir.
L'un de ces sites a été retrouvé près de Pacasmayo, deux autres dans la vallée de Chicama dont la fameuse Huaca Prieta (fouillée par Junius Bird), un dans la vallée de Viru ( travaux de Strong et Evans) et plusieurs autres au Sud de Lima et dans les environs de Nazca.

Tableau chronologique des premières plantes cultivées au Pérou

époque plante site péruvien d'origine
- 10 000 frejol (haricot) Andes méridionales
- 8000 pomme de terre, Altiplano
- 8000 camote (patate douce), yuca (manioc), tomate Andes, Amazonie
- 7500 lúcuma, ají (piment), pallar (fève) El Guiterrero (Huaraz)
- 7000 zapallo (citrouille), calabaza (courge) El Guiterrero (Huaraz)
- 6000 olluco, quinua Ayacucho
- 4000 maïs, - domestication du lama et de l'alpaca El Guitarrero (Huaraz)
- 3500 coton Côte nord
- 3000 avocat, chirimoya - domestication du cuy (cochon d'inde) Côte nord, Andes centrales
- 2500 ciruela (prune), coca Selva alta
- 1000 ananas, grenade, guanábana Selva alta

Agriculture chez les Incas voir page : Les meilleurs agriculteurs du nouveau Monde

AIAPAEC
Principale divinité de la civilisation Mochica. Elle lui éleva des autels au sommet des grandes pyramides d'adobe. L'une des plus anciennes effigies de cette divinité fut retrouvée dans la Huaca de la Cruz, dans la vallée du Rio Virú : il s'agit d'une idole en bois sculpté représentant un personnage à l'aspect féroce, portant une sorte de sabre ou de bâton de commandement, et affublé d'une coiffe en demi-lune et de deux crocs jaillissant de la mâchoire inférieure.
On en trouve d'autres représentations, nettement plus stylisées, sur les fresques récemment restaurées de la Huaca de la Luna près de Trujillo.


Effigies du dieu Aiapaec - A g : idole de la Huaca de la Cruz - A dr. : fresque de la Huaca de la Luna (photo D. Duguay).

"Ama sua, ama llulla, ama quella"
Proverbe quechua qui exprime les trois grands commandements de la morale qui prévalait au temps des Incas : "Ne sois pas menteur, ne sois pas voleur, ne sois pas paresseux".

Amauta
Sous l'empire des Incas, ce titre très important était donné aux membres de la caste des sages, des intellectuels et des pédagogues qui avaient pour charge de veiller à l'éducation des enfants de haut rang dans la "Maison du Savoir" ou Yachayhuasi du Cuzco. Là, ils leur enseignaient l'histoire, la religion, les kipus et l'idiome.
Les plus fameux d'entre eux servaient de conseillers à l'Inca. Il leur revenait aussi de perpétuer par la voie orale (ou par écrit ?), de génération en génération, les haut-faits et les sentences des souverains Incas.

ANCÓN
Le nom d'Ancón - aujourd'hui moderne station balnéaire à 40 km au Nord de Lima - fut pour l'archéologie péruvienne, dans la première moitié du 20e siècle, synonyme de nécropole, l'une des plus grandes du Pérou précolombien avec celles de Nazca et Paracas.
En 1870, lors de la construction du chemin de fer Lima-Chancay, des tombes souterraines, en très grand nombre, y furent mises à jour. Elles formaient un vaste cimetière occupant le cône central de la baie. Les allemands Reiss et Stubel y entreprirent, à partir de 1874, des fouilles systématiques et publièrent le résultat de leurs recherches : "Das Totfendel von Ancon in Peru" (Berlin, 1880-1887), monumental ouvrage en 3 volumes, illustré d'une centaines de planches en couleurs qui sont des dessins d'une fidélité extraordinaire.
Les tombes d'Ancón s'étendent, chronologiquement, sur plusieurs périodes, allant de la culture Maranga-Lima (vers 200) jusqu'à la domination Inca (1500) en passant par les phases Huari, Pachacamac et Chancay, cette dernière étant la plus représentée dans les styles funéraires d'Ancon.
Dans toutes ces tombes furent découvertes de grandes quantités d'offrandes funéraires : textiles, céramiques, objets en bois sculpté, colliers en pierres ou en os, outils, etc. Toutes ces richesses furent malheureusement saccagées et éparpillées au début du 20e siècle par l'action des huaqueros . La proximité de Lima et le développement urbain du balnéaire d'Ancón l'ont fait à peu près complètement disparaître aujourd'hui.

Andenes
Cultures en terrasses, étayées d'un remblai de pierre et comblées de terre arable, familières du paysage andin. Le procédé, antérieur aux incas, fut repris par ceux-ci, lui conférant un aspect monumental par l'apport d'escaliers, de canaux et de gouttières d'irrigation, l'apport d'eau étant primordial pour la culture du maïs.
La finalité de ce système de terrassement était triple : il permettait de freiner l'érosion, d'agrandir le domaine agricole et de retenir l'humidité.
Les Andenes les plus spectaculaires sont justement situés dans la région proche de Cuzco : Pisac , Ollantaytambo, Machu-Picchu ... Ce sont des oeuvres d'architecture civile aux dimensions cyclopéennes qui durent mobiliser des milliers d'ouvriers et nécessiter le transport de millions de mètres cubes de déblais et de remblais. Les travaux de génie agricole illustrent certainement le domaine de l'architecture où les incas mirent le plus de moyens en oeuvre et où ils aboutirent au résultat le plus élaboré.


Terrasses incaïques à Pisac - coupe d'une terrasse de culture

L'un de leurs ouvrages le plus surprenant est la cuvette de Moray, proche de la vallée du rio Urubamba, ressemblant à une mine à ciel ouvert.
Il s'agit en fait d'une gigantesque excavation où les terrasses sont disposées en amphithéâtre et qui dut servir de laboratoire agronomique dans l'objectif d'y créer des microclimats pour acclimater certaines plantes cérémonielles ou "expérimentales".

Antisuyo
Région, ou "quartier" Nord-Est de l'empire incaïque du Tahuantinsuyo. Dans ses limites imprécises, s'étendaient les forêts du versant oriental des Andes et celles de l'Amazonie péruvienne et équatorienne. L'Antisuyo incluait donc, non loin de Cuzco, les localités de la Vallée Sacrée des Incas : Pisac, Calca, Ollantaytambo, Machu Picchu, etc. Les Incas y avaient fait bâtir de nombreuses forteresses, sans doute pour barrer le passage aux populations alors sauvages de la Selva, les Antis, d'où vient le mot "Andes". Plus tard, après la rebellion de Manco Inca en 1536, les derniers Incas y cherchèrent refuge, dans la cordillière de Vilcabamba , ultime sanctuaire de la résistance aux Espagnols.
Cette région fournissait à l'empire la feuille de coca, la yuca et les fruits tropicaux.

Apacheta
Ce mot, en quechua, peut se traduire par "celui qui fait pleurer", ou encore "celui qui tire des larmes". On dénommait ainsi la plus haute cime d'une montagne que les indiens, portant un fardeau ou des offrandes, devaient gravir afin de rendre hommage à leur dieux. Aujourd'hui encore, ce mot désigne une pile de pierres plates que l'indien entasse au bord des chemins de la Cordillière, en particulier dans les parages désertiques. Il y ajoute une pierre au passage, ou lui offre sa chique de coca, une vieille sandale, etc, afin que les esprits de la montagne le laissent passer eterminer heureusement son voyage.
Cette tradition est le sujet d'une nouvelle du grand romancier péruvien Ciro Alegria : La Ofrenda de Piedra (1951).

Architecture inca

Aribalo
Le mot français (peu usité) est aryballe. L'aribalo était à l'origine le vase-type de la céramique incaïque de la région de Cuzco, qui se répandit ensuite dans tout l'empire. Equivalent de l'amphore pour les Incas, il s'agissait d'une grande jarre en terre cuite, à base conique et à col évasé, parfois ornée de dessins ou de motifs géométriques, utilisée pour conserver l'eau ou la chicha de maïs.
Elle était transportée à dos d'homme à l'aide d'une corde qui passait par deux anses et une protubérance, généralement en forme de tête d'oiseau ou plus rarement de ruban. Le col était muni de deux versoirs minuscules.


Aucachic
Chez les incas, mage, devin, astrologue, cosmographe. La caste des aucachics était très proche des cercles du pouvoir impérial et les souverains incas avaient fréquemment recours à leurs augures.
Parmi ces devins, il y avait ceux qui parlaient avec les momies des ancêtres, ceux qui déchiffraient la foudre et les éclairs, ceux qui savaient lire dans les entrailles des cochons d'inde, des lamas et des condors, un peu comme les haruspices romains, ceux qui connaissaient la signification des taches de la lune et du soleil, ou des couleurs du maïs, enfin ceux qui interprétaient les rêves.

Auquénidé
Mamifère du genre des camélidés, parmi lesquels on distingue le lama, la vigogne, l'alpaca et le guanaco, tous originaires des plateaux des Andes et vivant à une altitude comprise entre 3000 et 5000 m. Depuis les temps préhistoriques, ils furent chassés pour leur viande, puis domestiqués pour leur laine et pour servir d'animaux de bât, quoique la charge qu'ils puisse porter est faible (30 kg au maximum).

Auquis
Le premier sens de ce mot quechua remonte au temps des Incas : il s'agissait du titre donné aux jeunes gens de sang royal, fils reconnus de l'Inca ou de sa parenté masculine. Après le mariage, ils cessaient d'être des Auquis pour devenir Incas .
Un sens dérivé fait des Auquis les esprits ancestraux des Andes, aujourd'hui encore très vénérés par les populations indiennes.

Ayllu
Très ancienne institution sociale péruvienne groupant une collectivité agraire unie par des liens de parenté, de consanguinité, de voisinage, de religion et de langue (environ 200 ou 300 personnes par ayllu en général). ces liens sont aussi économiques du fait que tous ses participants effectuent une part de travail basé sur un système coopératif, l'ayni, sur un territoire mis en propriété commune (marka en quechua).
Le système de l'ayllu prend ses origines dans les petites communautés andines d'agriculteurs qui précédèrent l'époque des incas. Ces derniers, qui en étaient issus, l'adaptèrent à leur mode de gouvernement, et le fortifièrent. L'Inca lui-même vivait en ayllu (la panaca royale). ce type d'organisation sociale survécut aux ponctions effectuées par les Espagnols dans les communautés indigènes et cohabita, pendant toute la durée de la Colonie, avec le sévère régime de l'encomienda.
Il existe encore au Pérou près de 5000 ayllus andins effectuant en commun les travaux de culture, la construction ou l'entretien des granges communes, des chemins, des ponts, etc.

Aymara (langue)
Ancienne langue des peuples de l'Altiplano, l'aymara est encore parlé par plus d'un demi-million d'Indiens dans les régions d'Arequipa et de Puno au Pérou, de La Paz et d'Oruro en Bolivie. Cette langue dut couvrir une aire beaucoup plus vaste par le passé : elle dut d'abord reculer devant le Quechua, que les Incas imposèrent partout dans leur empire, et ensuite devant l'usage de l'espagnol.

AYMARAS (peuples)
Le mot Aymara, qui désigne les populations de l'Altiplano Péruano-Bolivien fut utilisé pour la première fois dans ce sens en 1559 par Polo de Ondegardo, pour dénommer les tribus indiennes qui parlaient la langue aymara . Au temps des Incas, les habitants des hauts-plateaux andins de la région du lac Titicaca, étaient appelés les Collas et la région comprise de la dépression du lac Titicaca jusqu'au Sud de l'actuelle Bolivie était le Collao, nom que les Incas transformèrent en Collaysuyo pour définir la partie méridionale de leur empire.

L'apparition de l'homme sur l'Altiplano, et notamment dans la région du lac Titicaca remonte à 20 000-10 000 ans avant J.-C. (sanctuaires rupestres de Toquepala ). On ne sait rien sur l'énorme laps de temps qui sépare l'âge préhistorique des premières expressions de la Période Formative sur l'altiplano, dont les rares exemples sont les cultures Chiripa et Pucara (pêcheurs et chasseurs insulaires du lac Titicaca). Les sites de Pucara, Taraco, Hatuncolla, Chucuito, avec leurs monolithes et leur style de céramique préfigurent, où sont déjà un premier stade, de l'imposante civilisation de Tihuanaco , qui va rayonner de 1500 avant J.-C. jusqu'à 1200 après J.-C.
Vers cette époque, la nation Puquina forme un état puissant qui domine les bords du lac Puquinacocha (ancien nom du lac Titicaca jusqu'au 17e siècle.). On voit en elle les descendants de ceux qui édifièrent Tiahuanaco, dont ils ont fait leur capitale, sous le nom de Taipicala. Mais, à la fin du 12e siècle, les Puquinas sont renversés par des vagues d'immigration en provenance du Sud qui déferlent sur les bords du grand lac. Ces envahisseurs, selon les historiens actuels (W. Espinoza Soriano entre autres), seraient les Ayamaras, eux-mêmes chassés du Sud par un changement climatique, ou sous la poussée d'autres peuples.

Parallèlement au déclin de Tiahuanaco, se développent plusieurs petits états pour lesquels on utilise le terme générique de "royaumes Aymaras"; entités politico-géographiques réparties comme suit : les Collas occupent le Nord du bassin du lac Titicaca: sur la rive Est, adossée à la Cordillera Real, la langue aymara y voisine encore avec le puquina. Ils ont pour voisins les Lupacas qui occupent la partie Sud-Ouest du lac jusqu'à la côte Pacifique (notamment la région de Moquegua). La rive Sud, où se trouvait Tiahuanaco, est occupée par les Pacajes. Plus bas, en s'enfonçant dans l'actuelle Bolivie, les Soras occuppent la région d'Oruro qui s'adosse à la cordillère Orientale tandis que les Carangas s'étendent sur les versants de la cordillère occidentale et descendent même jusqu'à la côte chilienne. Les Charcas occupent la région à l'Est de l'actuelle ville de Cochabamba et les Yamparas celle de l'ancienne Chuquisaca (aujourd'hui Sucre). Les Killacas s'étendant entre le lac Popoo, le Salar de Uyuni et l'actuelle Potosi. Tout au Sud, on trouve les Lipez et les Chichas (région de l'actuelle Tarija, peu avant la frontière de l'Argentine).

Sur le plan religieux, les Aymaras reconnaissent un dieu tout-puissant, créateur de l'univers : Viracocha, dont la voix s'exprime par celle de Tonapa, dieu de la foudre et des éclairs, l'Illapu des Incas. La période d'indépendance des royaumes aymaras durera jusqu'au 14e siècle : sous les règnes de Lloque Yupanqui et Mayta Capac, les Incas étendent leur domination sur le Collao et jusqu'au Nord de l'Argentine.

On constate, entre les mondes Aymara et Quechua, un grand syncrétisme au plan religieux et linguistique : l'historien Arthur Posnansky affirme que la dynastie Inca possède des racines aymaras, ce qui ne semble faire aucun doute si l'on s'en réfère au mythe fondateur de Manco Capac et Mama Occlo, envoyés divins du dieu Viracocha depuis la région du lac Titicaca. Garcilaso de la Vega souligne que les Incas reconnaissaient comme une tradition sacrée que l'origine de leur race se trouvait sur l'île du Soleil, et il ajoute que la noblesse Inca et la caste religieuse parlaient une langue distincte de celle des quechuas, qui pourrait fort bien être l'aymara (à moins qu'il ne s'agisse du puquina, ou encore d'un idiome dérivé des deux langues).

Ayni
Système de mutualité et d'entraide pratiqué dans les travaux agricoles au sein des ayllus. Répandu dans l'aire andine avant l'arrivée des Incas, il subsiste aujourd'hui encore, sous diverses formes et a même connu un regain de vigueur avec le coopérativisme agricole, instauré lors de la réforme agraire de 1968 au Pérou.


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©Daniel DUGUAY / dduguay@club-internet.fr


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