Tabac
Comme la coca, les Espagnols découvrirent cette plante au Pérou et l'introduisirent en Europe. Le docteur sévillan Nicolas Monardes en écrira des merveilles dans son "Traité des choses apportées de nos Indes, et de la pierre bézoard ainsi que de l'herbe scorzonère" (Séville, 1565).
Tambo (ou
Tampu)
Au temps des Incas, construction en dur, souvent en pierre de
taille, qui servait à la fois d'auberge, de relais de poste et
de magasin tout au long du Chemin
de l'Inca. Les voyageurs au
service de l'empereur y trouvaient gîte et subsistance, ses
armées pouvaient y refaires leur vivres. Certains tambos ,
situés près des centres névralgiques ou dans des
provinces nouvellement conquises, étaient fortifiés,
tandis que d'autres ressemblaient d'avantage à des
entrepôts, quelque chose comme une coopérative
agricole.
TAMBO COLORADO
Dans la vallée du rio Pisco, au km 48 de la "Via Los Libertadores" montant vers Huaytara et Ayacucho,, cet ancienne agglomération précolombienne bâtie en adobes, occupant une surface de 500 sur 200m de long, est l'un des sites Incas les mieux conservés de la côte Centrale. Elle a été restaurée dans les années 60.
Tambo Colorado, qui fut probablement la capitale du
Chinchaysuyo après la conquête des provinces
côtières par les incas, dut faire fonction à la
fois de vaste relais de poste fortifié et de centre
administratif politico-religieux. Les constructions s'étagent
sur une succession de longues terrasses adossées à une
colline, les plus importantes se dressant autour d'une vaste
esplanade trapézoïdale. On y distingue un palais, des
casernes, des dépôts, des cours, etc. Les
bâtiments sont pourvus de niches régulièrement
disposées et parfois couronnées d'un crénelage
où l'on peut reconnaître des restes de peinture rouge et
jaune.
A droite de la route, se dressent les vestiges d'un édifice
plus complexe qui fut peut-être un temple. Certaines parties de
l'ensemble remonteraient à une époque antérieure
aux Incas, selon l'archéologue péruvien Emilio Harth
Terré qui l'explora en 1928.
TAMBOMACHAY
Ensemble de ruines incas proches de Cuzco dont le nom
signifie "lieu de repos", situées à 5 km au Nord-Ouest
de Sacsayhuaman,
à environ 3700 m d'alt.
L'ensemble des ruines occupe une surface d'environ 450 m2,
constitué par une série de quatre murs de retenue, le
plus haut creusé de niches. Sur l'un des côtés de
l'ensemble, se trouve une fontaine dont les eaux descendent par des
vasques et des cannelures taillées dans la roche. L'endroit
était certainement réservé à l'Inca et
à sa suite.
Non loin de là, sur la route menant vers Cuzco, se dresse la
forteresse de Puca
Pucará qui devait abriter
les soldats de son escorte.
TANTAMAYO
A 140 km au Nord de Huánuco, dans les environs proches de Tantamayo, village situé au coeur d'une région particulièrement difficile d'accès, l’archéologue français Bertrand Flornoy découvrit et explora entre 1947 et 1956 un vaste complexe composé d'une quarantaine de sites issus d'une culture pré-incaïque originale qui s'échelonnent entre 3400 et 4100 m d'altitude au-dessus de la rive droite du rio Marañon.
L’un des sites les plus impressionnants est celui de Piruro (3 h de marche au Nord de Tantamayo) à 3800 m, qui a fait l'objet de fouilles réalisées en 1980 par Elizabeth Bonnier et Catherine Rozenberg. La particularité de cet ensemble est l'architecture de ses maisons en forme de tours carrées qui comptent parfois jusqu' à 4 ou 5 étages, desservis par des escaliers de pierre en colimaçon, percées de fenêtres et protégés par des murailles de 2 m de haut. Ces édifices construits vers le 9e ou 10e s. après J.-C. appartiennent - bien que d'une taille beaucoup plus considérable - à la famille architecturale des chullpas. Le site voisin de Susupillo (4 h de marche à l’Est de Tantamayo) passe, avec le site de Tyniash, pour la plus haute construction précolombienne d’Amérique (alt. 4100 m). Entouré d’un triple rempart, il présente les mêmes caractéristiques. L’édifice le plus imposant est le « Gran Castillo », formé de 3 corps de bâtiment soudés les uns aux autres, avec ses 5 étages et ses 16 pièces.
Quelques kms plus au nord, sur une crête surplombant les gorges du Marañon, l’impressionante forteresse de Rapallan devait servir de verrou défensif : elle est entourée de nombreuses constructions circulaires faisant office de depôts ou de tours de guet.
Différents exemples de maisons à étages de Tantamayo
Ces monuments seraient l’œuvre d’une puissante culture locale, le royaume des yarowilcas, ou yaros, déjà mentionnés au 17e s. par le chroniqueur Guaman Poma de Ayala. Pour l’historien contemporain Waldemar Espinoza Soriano, les yarowilcas seraient un peuple d’origine aymara, probablement associé à la phase d’expansion Tiahuanaco-Huari, qui pénétra vers le nord du Pérou en descendant la vallée du haut-Marañon, jusqu'aux régions de Cajamarca et de Chachapoyas. Les yaros devinrent une puissance régionale à partir de la décadence du royaume Wari et connurent leur apogée entre 1250 et 1480, date à laquelle ils acceptèrent la souveraineté des Incas, non sans une âpre résistance : cette dernière phase est connue sous le nom de “conféderation Inca-Yarowilca”.
Temple du Soleil voir page :
CUZCO
ou le "nombril du monde"
TINYASH
Cette cité pré-incaïque, édifiée par
la peuplade des Huacrachucos, a pour particularité d'être, au Pérou et dans toute l'Amérique, l'ensemble archéologique le plus élevé en altitude (4160 m). Située à 200 km au nord de Huánuco, elle est perchée au sommet de la cordillère Orientale qui sépare les bassins du haut Maranon et du rio Huallaga.
Les ruines de Tinyash furent explorées par Santiago Antúnez de Mayolo en 1934, et plus tard par D. Thompson et R. Ravines. Federico Kauffman Doig, en 1981-85, y releva des similitudes avec les constructions de la culture Chachapoyas et de celles du Gran Patajen.
Comme les sites voisins de Tantamayo, Tinyash se caractérise par ses constructions massives de pierre, en l’occurrence des dalles de schiste, matériau avec lequel furent également édifiés les toits à deux versants. Les salles intérieures sont de dimensions assez réduites : il s'agit là probablement de mausolées à plusieurs étages qui durent servir aussi de lieux de culte. Parmi les édifices les plus remarquables du groupe central, le torreón en forme de demi-lune, haut de 8 m, présente un mur semi-circulaire décoré d'un "ceinturon" de couleur blanche pour lequel ont été employés des fragments de quartz.
Au pied de celui-ci, se trouve une grande stèle renversée et fendue en deux, représentant une femme portant dans une main une massue et dans l’autre une tête-trophée : on suppose qu’il s’agirait là d’une effigie de la déesse Tinyash, à la fois guerrière et chamane, à laquelle serait dédié le site.
Tocapo (ou Tokapu) |
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Tonapa
Nom aymara de la divinité préincaïque de la foudre et des éclairs, dont le culte apparut sur les bords du lac Titicaca. On s'accorde à reconnaître son effigie dans le motif central de la Porte du Soleil de Tiahuanaco.
Après le dieu Soleil et Viracocha, les Incas en
firent l'un des dieux le plus important de leur
panthéon céleste, sous le nom
d'Illapa.
TOQUEPALA (Grotte
de)
Située dans la région de Tacna
(extrême-Sud du Pérou), non loin du centre minier du
même nom, cette grotte de 10 m de profondeur, 5 m de large et 3
m de hauteur, est fameuse pour ses peintures rupestres, parfois
superposées les unes sur les autres, qui représentent
des scènes de chasse au guanaco et auxquelles on attribue un
sens magico-religieux. La datation au carbone 14 les font remonter
à près de 10 000 ans.
Herman Buse a pu dire à leur sujet qu'il s'agissait d'une
véritable "pinacothèque de l'art paléolithique".
Les figures représentées sont relativement petites : de
5 cm de haut pour les chasseurs, et 10 cm pour les animaux. Dans
toutes les scènes, des hommes pourchassent des
auquénidés avec des armes qui pourraient
suggérer l'arc ou le propulseur. La représentation d'un
chien, très réaliste, est tenue par Muelle comme
étant postérieure car elle diffère nettement du
style et de la couleur rouge-brique employée pour les autres
figures d'animaux.
TRES VENTANAS (Grotte)
Site préhistorique de la haute vallée du rio Lurin, situé à 90 km à l'est de Lima par la route de Huarochiri. Cette grotte spectaculaire est composée de trois orifices (ventanas signifiant fenêtres) alignés au sommet d'un cerro rocheux, à près de 3900 m d'alt. L'archéologue français Frédéric Engel y découvrit en 1964 plusieurs corps momifiés de chasseurs-recollecteurs de l'ère pré-agricole (vivant entre 10 000 et 7000 ans avant notre ère) entourés d'un outillage de pierre, d'os, de bois et d'armes de chasse. De nombreux ossements d'animaux mais aussi la présence de coquillages indiquait un mode de vie nomade ou transhumant. Engel dénombra dans ces grottes près de quatorze couches archéologiques superposées, représentant une occupation s'étalant sur 10 000 ans. Dans la même région, sur les versants descendant vers le Pacifique, il découvrit également de nombreuses traces de foyers sédentaires constituant la base de huttes où les restes d'alimentation retrouvés indiquent un régime réparti entre les produits de la chasse, de la pêche et la consommation de végétaux non encore cultivés : fruits, tubercules... Il donna à ces populations postérieures d'un ou deux millénaires à l'Homme de Tres Ventanas le nom d'Homme de Chilca, du nom de la petite vallée côtière au sud de Lima, où ces vestiges étaient les plus nombreux.
Les grottes de Tres Ventanas. A dr. : reconstitution de la vie de l'Homme de Tres Ventanas vers 10 000 av. J.-C.
TUCÚME
Situé dans la basse vallée du Rio La Leche, près du village de Mochumi à une trentaine de km au nord-est de Chiclayo, ce vaste complexe archéologique est également connu sous le nom de El Purgatorio. Il occupe une superficie de 220 ha où l'on relève la trace de 26 structures pyramidales datant sans doute de 600 à 1100 après J.-C. Tucúme est certainement le point culminant de la culture Sicán (ou Lambayeque), influencée par celles des Mochica et de Tiahuanaco-Huari. Il devait s'agir d'une petite ville bâtie au pied d'une éminence rocheuse, le Cerro la Raya, et dont le plan circulaire comprend des restes d'habitations, de pyramides consacrées aux cultes, de terrasses et de patios. Selon certains archéologues, dont Walter Alva, Tucúme aurait succédé comme capitale des Sicán après le déclin du site voisin de Batán Grande.
Le site présente des traces d'occupation allant de la culture initiale de Lambayeque jusqu'à l'occupation inca, comme en témoignent les deux édifices les plus remarquables : la Huaca Larga, aux dimensions colossales, construite en adobes recouverts d'un enduit peint, et le petit Templo de la Piedra Sagrada, fouillé par l'archéologue Alfredo Narváez, qui livra de nombreuses informations sur les pratiques religieuses de la période Lambayeque. Les objets recueillis ont été réunis dans le petit, mais très intéressant musée du site.
Le célèbre Thor Heyerdahl s'y était installé en 1987 pour poursuivre les recherches qu'il avait entamé avec son expédition du Kon-Tiki et tenter de prouver sa théorie du peuplement de la Polynésie à partir du continent américain.
TUMBES Tumi |
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TUMIPAMPA (ou TOMEBAMBA)
Nom que portait, aux temps des Incas, l'actuelle ville de Cuenca, en Equateur. Elle avait été fondée par l'Inca Tupac
Yupanqui qui désirait en faire une ville somptueuse, un second Cuzco. Son succeseur Huayna
Capac (le père des futurs
frères ennemis Atahualpa et Huascar), qui la
préférait d'ailleurs à Cuzco, en avait fait la
capitale du Nord de l'empire et y résidait souvent.
Cieza de Leon s'y rendit en visiteur en 1547 et fut impressionné par ce qu'il vit : "Ces fameuses demeures de Tumibamba se situent parmi les plus belles et les plus riches de tout le Pérou... Le temple du Soleil est construit avec des pierres ajustées par l'art le plus délicat; certaines sont volumineuses, noires, et brutes, d'autres semblent extraites du jaspe... Les façades de la plupart des édifices sont magnifiques et remarquablement décoratives; certaines sont incrustées de pierres précieuses et d'émeraudes. A l'intérieur du temple du Soleil et des palais de l'Inca, les murs sont recouverts de feuilles de l'or le plus pur; on y trouve aussi de nombreuses statues du même métal... Tout ce que les lndiens ont pu dire de ces résidences est, à en juger par les restes, encore bien loin de la réalité... ". De cette ville, aujourd'hui disparue, ne subsistent que les ruines d'un édifice de forme circulaire connu sous le nom d'Ingapirca.
Tupo (ou Tupu)
1) Mot d'origine aymara, assimilé dans le quechua,
qui signifie en général "mesure" (de distance ou de
superficie).
Dans son premier sens de mesure de la distance linéaire, il
correspondait à environ une lieue et demie, soit un peu plus
de 7 kms. Un de ses multiples était le huaman (vol du
faucon), soit trente fois plus, c'est-à-dire 216 kms.
Un second sens du mot tupo était lié
à une mesure de superficie agraire : il correspondait alors
à une parcelle de terre arable (sa superficie exacte variait
d'une région à l'autre) dévolue à une
famille-type d'un ayllu,
lui assurant une production suffisante pour subvenir à ses
besoins entre deux récoltes. Le mot tupo , dans ce
sens, est très voisin du mot chacra
.
2) Grosse épingle à tête décorative, en
argent (certaines, à l'époque incaïque,
étaient en or), utilisée pour fermer le manteau
féminin ou le châle.
©Daniel DUGUAY /
dduguay@club-internet.fr
du même auteur, si vous
voulez visiter le Pérou...