CABALLO MUERTO
Site archéologique situé à 14 km à l'Est de Trujillo, sur la rive droite du Rio Moche. On estime que Caballo Muerto fut un centre cérémoniel de la culture Chavín, ou Cupisnique (qui est une expression côtière de cette culture), par conséquent bien antérieur aux cultures Mochica, Sicán, Chimú et aux autres monuments de la région, puisque des fragments de roseaux ont permis d'y réaliser une datation au Carbone 14 comprise entre 80-60 avant J.-C..
Le site est formé de huit pyramides réparties sur un espace de 200 ha. L'une de ces buttes, reconnue par Michael Moseley comme la Huaca de los Reyes, est composée de deux plateformes entourées d'ailes latérales qui délimitent une cour semi-enterrée.
L'un des trois côtés de cette place est décoré d'énormes têtes en relief, en terre séchée, représentant un être anthropomorphe avec un nez de félin et une gueule pourvue de crocs, figure très fréquente dans l'iconographie de la culture Chavín. Cette frise a été reconstituée dans sa polychromie originale dans une salle du Museo de la Nación, à Lima.


Caballo Muerto : Tête en boue séchée et sculptures typiquement Chavín (Huaca de los Reyes)
CAJAMARQUILLA voir page : Lima préhispanique

Calendrier inca
Le calendrier des mois de l'année, chez les incas, est une conséquence logique de l'observation des planètes et des étoiles, dont la connaissance était intimement liée aux cultes agraires de la fertilité. Les incas héritèrent certainement de ce calendrier par les civilisations qui les avaient précédé et qui avaient élevé l'astronomie à un très haut degré (la Porte du Soleil de Tiahuanaco, ou mieux encore, les lignes de Nazca ). Le calendrier inca était basé sur l'observation du Soleil et se divisait en douze mois "lunaires" plus une série de jours complémentaires. Chaque mois avait son nom particulier et correspondait à une fête, ou à une célébration rendue aux dieux; il commençait en général avec la nouvelle lune. Il est possible (mais non pas prouvé) que le début et la fin de l'année coîncidât avec le solstice de décembre, qui annonçait la saison des pluies.
Luis Valcarcel, en 1955, dressa la liste des mois incas et consigna les cérémonies et les activités particulières pour chacun d'eux :

Décembre
Capac Raymi.

Fête de la consécration des guerriers

Janvier
Uchuc Pocoy

Mois de jeûne et de pénitences

Février
Jatun Pocoy

Offrandes et sacrifices pour les pluies

Mars
Paucar Huaray

Sacrifices de lamas noirs

Avril
Ayri Huay

Cérémonies en l'honneur de l'Inca

Mai
Aymuray

Fête du sacrifice

Juin
Inti-Raymi

Fête du Soleil

Juillet
Anta-Situa

Distribution des parcelles de terre

Août
Capac-Situa

Mois des labours

Septembre
Coya-Raymi

Cérémonies en l'honneur de la reine

Octobre
Uma-Raymi

Célébration des pluies, dédiées à Viracocha

Novembre
Aya-Marca

Fête des défunts

Camote
Patate d'Amérique dite aussi patate douce, tubercule originaire de l'Amérique tropicale et des Antilles.

Cañar, Cañaris
On entend par Cañar la région située au Sud de l'actuel Equateur, qui était occupée par la tribu des indiens Cañaris. Sa capitale était Tumipampa (ou Tomebamba), qui est devenue aujourd'hui Cuenca. C'est en 1513 que l'Inca Huayna Capac s'empara du Cañar, qui faisait partie, depuis le milieu du 15e siècle du royaume fédéré de Quito. Il refit construire sa capitale, Tumipampa, et s'y fit bâtir un palais où il se plaisait à séjourner, bien plus qu'à Cuzco, à tel point que Tumipampa devint en quelque sorte la capitale politique du Nord de l'empire Inca.
C'est là que fut élevé Atahualpa, fruit des amours de Huayna Capac avec une de ses favorites du lieu, ce qui explique la fidélité des indiens Cañaris à la cause d'Atahualpa pendant la dure guerre civile qui l'opposa à son demi-frère Huascar; ils faisaient d'ailleurs partie de sa garde personnelle. Même au moment de la Conquête espagnole, ils servirent volontiers d'auxiliaires aux conquistadors et furent les plus vigoureux et les plus constants parmi les nations indiennes à combattre les Incas de Cuzco.

CANTAMARCA
Site archéologique de la haute-vallée du Rio Chillon, à 110 km au Nord-Ouest de Lima; on y accède à partir de la bourgade de Canta, située sur la route directe de Lima à Cerro de Pasco. Perchée à 3650 m d'alt. sur la crête escarpée d'une colline dominant le Rio Chillon, Cantamarca est une petite agglomération pré-incaïque, érigée pendant la période dénommée par les archéologues "Intermédiaire tardif", c'est-à-dire vers 1100. Elle fut le centre principal de la peuplade des Cantas qui dominait cette partie de la vallée. Vers 1450, les Incas occupèrent le site et l'agrandirent, en y construisant notamment des dépôts de vivres, ou "colcas", destinés à conserver les denrées que les Cantas devaient leur fournir pour tribut. Vers 1550, les Espagnols délogèrent les indiens de Cantamarca pour les regrouper dans une "réduction" plus facile à contrôler, qui est à l'origine de la ville actuelle de Canta. Le site fut alors abandonné définitivement.
Les constructions typiques de Cantamarca consistent en de petites maisons circulaires bâties en pierre sèche et érigées sur des terrasses s'étageant sur plusieurs niveaux. Pour chacune d'entre elles, la toiture repose sur une colonne centrale, s'évasant vers le haut et supportant un appareillage en fausse voûte, consistant en de grandes dalles rayonnant jusqu'aux parois et sur lesquelles repose la toiture, mélange de pierres sèches et de boue séchée, d'une épaisseur atteignant 70 cm. L'approvisionnement en eau se faisait au moyen de petits canaux et de réservoirs alimentés par des sources proches du site.


Construction typique de Cantamarca (photo Lizardo Tavera)

Capac
Mot quechua souvent accolé au nom du souverain Inca dans le sens de : grand, puissant, supérieur, royal.
"Ce mot signifie riche, non pas en biens de fortune, mais en toutes les vertus qu'un bon prince doit avoir." (Garcilaso de la Vega, Commentaires Royaux, II,17).

CANDELABRO (El)

Capacocha
Du quechua Qhapaq hucha "délégation royale": grand sacrifice de jeunes gens, ou d'enfants (on en choisissait un par nation), offert lors du couronnement ou des funérailles de l'Inca. Dans son Historia del Nuevo Mundo , le Père Bernabé Cobo énumère quatre rites sacrificatoires. Les victimes étaient étranglées, égorgées par sectionnement de la veine jugulaire, enterrées vivantes ou bien on leur ouvrait la poitrine et on leur afiachait le coeur. Le but était le suivant : en supprimant un être humain, on persuadait les dieux d'en sauver un autre. Les tremblements de terre, les épidémies, le départ en campagne de I'armée, les fêtes organisées pour célébrer les victoires - on massacrait alors les prisonniers de guerre - et la naissance d'un enfant de sang royal étaient prétexte à des sacrifices humains.

CARAL : la plus ancienne ville d'Amérique ?
Fouillé depuis 1995 par l'archéologue Ruth Shady Sollis, le site de Caral, à 187 km au nord de Lima, s'est avéré être - après une campagne d'excavations et de datation au Carbone 14 menée jusqu'en 2003 - le centre de type cérémoniel et urbain le plus ancien de la côte du Pérou puisqu'il remonterait de 3500 à 3000 ans avant notre ère, date qui pour l'archéologie "classique" correspondait jusqu’alors à l'époque dite "précéramique", mais certainement pas Formative (à partir de 1500 à 1200 av. J.-C.). Les journaux péruviens n'ont pas hésité à proclamer qu'il s'agissait là de la plus importante découverte archéologique au Pérou depuis celle de Machu Picchu en ... 1911! Sur l’échelle historique mondiale, Caral serait donc légèrement postérieure à la civilisation de Sumer et contemporaine des pyramides d’Egypte. Depuis, le site de Caral-Supe a été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en juin 2009.


Caral : vue aérienne du Grand Temple et de l'amphithéâtre (photo Caral Project)

Perché sur une terrasse rocheuse dominant la rive sud du Río Supe et occupant une superficie de 65 ha, Caral regroupe six pyramides tronquées à degrés parmi d'autres constructions rectangulaires, entourant une assez vaste esplanade. La plupart des bâtiments semblent avoir été initialement recouverts d'une couche d'argile peint (rouge, ocre jaune et blanc, à des époques successives). La pyramide la plus importante, le Grand Temple, a été construite en pierres liées par un mortier de boue séchée; elle mesure 28 m de hauteur et est précédée d'une petite place ronde semi enterrée. La construction la plus étonnante de l'ensemble est l' amphithéâtre ovale de vastes dimensions (157 x 81 m) en pierres jointoyées au mortier, également semi souterrain avec un large gradin courant sur sa circonférence, qui devait accueillir des cérémonies publiques.

On estime que l'agglomération de Caral accueillait 3000 habitants (sur les 10 000 qui peuplaient la proche vallée du Rio Supe) et qu'elle fut occupée pendant 500 ou 600 ans. Nulle trace de céramique n’y a été retrouvée : seulement des calebasses, des instruments en os, des fibres de coton, des coquillages, des débris de filets de pêche ou de nattes tressées en jonc, mais également de petites statuettes anthropomorphes de forme féminine (on en a de nombreux exemples dans d'autres sites de l'âge Précéramique : elles sont considérées comme l'indice typique d'une société agricole en formation). Autre découverte de taille : un quipu, ingénieux système de comptage au moyen de cordelettes nouées, abondamment utilisé par les Incas, beaucoup plus tard.....

La page du projet Archéologique Caral (en espagnol) :
http://www.caralperu.gob.pe/principal.htm

Céramique (apparition de la)
C'est autour de la mer des Caraïbes qu'ont été repérés, jusqu'à présent, les plus anciens villages d'utilisateurs de poterie, consommateurs de maïs. A Valdivia, en Equateur et jusqu'à Panama, on a trouvé de la poterie dans des couches âgées de 4000 ans et plus, alors que la céramique ne semble être arrivée au Pérou, peut être amenée de l'Equateur, qu'entre 1500 et 1300 environ avant J.-C. A partir de là, les Andes centrales, dans la cordillère comme sur la côte, se sont peuplées de villages dont les habitants consommaient du maïs et faisaient cuire leurs aliments dans des ustensiles en céramique.
En ce qui concerne l'ancien Pérou, l'apparition du maïs et de la céramique sont étroitement liés : cette apparition conjointe a du correspondre à de grands bouleversements humains et culturels, avec l'arrivée d'une nouvelle vague d'immigrants dont l'apparition est caractérisée par une foule de traits culturels nouveaux. En même temps, on assiste à l'abandon progressif des sites occupés par la société agricole des planteurs de haricots, qui avait précédé cette nouvelle phase.
Les premiers sites caractéristiques de l'apparition de la céramique sur la côte du Pérou ont été spécialement étudiés par l'archéologue Frédéric Engel : il s'agit notamment de Las Haldas, Antival, Huarangal. Dans les hautes Andes, les sites les plus anciens sont ceux de Chanapata (Cuzco), de Chiripa et de Pucara, sur l'Altiplano.

CERRO BLANCO
Site archéolologique de la vallée du rio Nepeña (côte Nord du Pérou) appartenant à la Période Formative (à partir de 1500 av. J.-C). Le temple de Cerro Blanco fut exploré par Julio C. Tello en 1933. Il s'agit d'un bâtiment de taille assez modeste, qui a conservé des murs décorés de motifs en argile peinte, rouge brique et jaune verdâtre, qui représentent des yeux et des crocs de félin dans le style de Chavin, et a livré de la poterie noire polie à décor imagé.

CERRO  COLORADO
Site archéologique de la péninsule de Paracas découvert par Julio C. Tello en 1925. Il est constitué d'un groupe de cavernes où l'archéologue péruvien mit à jour plusieurs momies de la civilisation Paracas, entourées d'ustensiles et d'offrandes funéraires.

CERRO CULEBRAS (Huaca)
Site archéologique de la vallée du rio Chillon, proche de Lima. Cette huaca fut édifiée entre 200 et 500 après J.-C. par la culture dite Maranga-Lima et consiste en un édifice de type pyramidal en deux corps échelonnés, tronquée au sommet par une plateforme à laquelle on accède par un escalier central. Sur cette plateforme subsistent les vestiges d'un mur peint, de 65 m de long, représentant un ensemble de poissons ou de serpents entrelacés, du plus pur style iconographique de Playa Grande, caractérisé par les figures géométriques et les lignes scalaires qui sont aussi communes à l'art textile de cette période.
Les deux plateformes superposées qui constituent la pyramide étaient entourées d'une large enceinte de plan rectangulaire à l'intérieur de laquelle se trouvait les habitations des prêtres et de leurs serviteurs.

CERRO PALOMA
A 58 km au Sud de Lima, près des plages de San Bartolo, les vestiges d'un établissement sédentaire ont révélé ce qui pourrait être "le premier monument architectonique" du continent sud-américain (d'après les archéologues péruviens). Daté de 4330 ans avant J.-C, il s'agit d'une sorte d'édifice "communautaire" se présentant sous forme d'un enclos quadrangulaire de 12 m de côté, excavé dans le sol (1 m de profondeur) et entouré d'un mur de blocs rougeâtres percé de deux courts escaliers qui se font face. Il devait être couvert d'une toiture supportée par des piliers de bois.
Tout autour, devait vivre une quinzaine de familles dans des huttes circulaires. Leur alimentation principale était constituée de chair d'auquénidés et de fruits de mer, en second lieu de calebasses et de patates douces.

CERRO SECHIN SECHIN

Coca
Arbuste originaire du Pérou. Son nom scientifique est Erythroxylum novo-granatense. Traité en arbuste par les planteurs, il produit une feuille riche en alcaloïdes dont le principal est la cocaïne. Elle insensibilise la muqueuse de la bouche et de l'estomac, atténue la sensation de faim et de soif, suspend l'apparition du sorroche , le terrible mal des montagnes qui atteint les voyageurs dans ces pays élevés. Sous sa forme naturelle, la coca est riche en vitamines, sels minéraux et protéines. Son pouvoir nutritif aide ses utilisateurs à affronter la vie très rude des hauts plateaux, qui culminent à plus de 4000 m d'amtitude. C'est aussi un ingrédient très fréquent dans la pharmacopée des pays andins : elle ser à la fabrication du thé, dentifrice, shampoing, crème pour la peau...


Feuilles de coca, en vente dans un marché Indien.

Dans la langue aymara, elle est désignée comme la "Plante par excellence". Sous l'empire, elle était plus particulièrement destinée aux élites, aux guerriers, aux chasquis (les courriers de l'Inca), etc, et servait d'anesthésique chirurgical ou médical. Pour s'assurer le contôle des territoires à coca, les Incas avaient mené des guerres longues et coûteuses contre les tribus anthropophages des Antis (d'où le nom d'Antisuyo donné aux régions orientales et selvatiques de l'empire), également appelés Andes, et qui ont ainsi laissé leur nom aux cordillières sud-américaines. Les Incas construisirent pour protéger ces terres de leurs attaques une série de forteresses aujourd'hui submergées par la forêt.
La coca continue de jouer un rôle essentiel dans les cérémonies animistes indigènes. Chaque printemps, dans les vallées andines ou sur les hauts plateaux, des offrandes de maïs, de pommes de terre et de feuilles de coca sont ensevelies dans le sol en l'honneur de la Pachamama, la "Mère Terre". Le climat de l'altiplano et des hautes vallées étant trop rude pour la culture de la coca, les Indiens d'aujourd'hui descendent s'approvisionner - comme le faisaient leurs ancêtres - dans les vallées basses et chaudes du versant oriental de la Cordillière des Andes. Ces régions - qui correspondent plutôt à un étage géographique et écologique - sont appelés Yungas au Pérou et en Bolivie. Dans ces vallées, le paysage n'a pas changé depuis que les Espagnols l'ont découvert il y a bientôt cinq siècles : les mêmes champs aménagés en terrasses autour de rares villages, ou hameaux de trois ou quatre maisons adossés aux versants montagneux.

A notre époque, les gouvernements des états andins ont longtemps cherché à favoriser la diversification des cultures pour éradiquer la coca - sous la pression notamment des organismes internationaux, mais aussi des Etas-Unis. Les exploitants agricoles ont bénéficié de crédits pour acheter du café selectionné, de nouvelles espèces d'oranges, des fruits tropicaux comme la mangue. La médiocrité des sols, mais aussi les crises économiques et politiques (notamment au Pérou et en Colombie où les guerrillas sont désormais étroitement liées aux narcotraficants) ont eu raison de ces tentatives : la feuille sacrée est demeurée la reine incontestée des terres chaudes de la Cordillière.

Cocha
Mot quechua signifiant lac, étang.

COLCA (Canyon du)
Les premières traces de peuplement dans la région du canyon du Colca remontent à 6000 av. J.-C. Des groupes de chasseurs-cueilleurs, probablement venus de l'Altiplano, parvinrent à domestiquer les troupeaux de camélidés et à cultiver quelques plantes. Vers 900 av. J.-C., deux groupes distincts, les Collaguas et les Cabanas, occupent la région dans de petits hameaux. À partir du 7e s., sous la domination de l’empire Huari, ils développent des cultures en terrasses (andenes) lesquelles permettent à la population de croître dans la vallée. Ils ensevelissent leurs défunts dans des niches taillées dans les rochers qui dominent les rives du canyon : on aperçoit parfois des vestiges de ces sépultures le long de la route entre Yanque et Cabanaconde. Vers 1450, les Incas prennent possession du canyon. Ils perfectionnent l’agriculture et l’irrigation, et créent notamment des greniers (colcas en quechua) dans les falaises, où les récoltes sont mises à l’abri durant la saison des pluies. En 1540, après avoir fondé Arequipa, les Espagnols conduits par le redouté Manuel de Carbajal, surnommé "le démon des Andes", s'emparent de la région. Quelques années plus tard, en 1567, le vice-roi Francisco de Toledo oblige les indigènes à se regrouper au sein de quatorze réductions afin de les évangéliser plus aisément et surtout, de faciliter le travail forcé dans les encomiendas. Ces anciennes réductions sont devenues les villages que l'on traverse aujourd'hui sur les deux rives du canyon.
Les descendants des deux ethnies originelles du Colca cohabitent encore de nos jours : les Collaguas qui parlent l’aymara (formant, comme leur nom l'indique, une lointaine branche des Collas de l'altiplano) et se disent les fils du volcan Collagua dont ils seraient sortis des entrailles, occupent la partie haute de la vallée, vers Chivay et Maca. Les Cabanas, qui parlent le quechua, sont établis plus bas, autour de Cabanaconde. Ils affirment provenir des profondeurs de la montagne Hualca Hualca. Les femmes Collagua arborent une capeline colorée, entièrement brodée et bien arrondie, qui imite la forme conique d'un volcan. Les femmes Cabana, quant à elles, sont coiffées d’un panama blanc, décoré de perles et de broderies pastel.

COLLAO - COLLAYSUYO
Région Sud-Est de l'empire Inca, couvrant les hauts plateaux du lac Titicaca. Cette région de l'altiplano, jadis appellée Collao -d'où son nom incaïque - était peuplée par les Collas, les Puquinas, les Lupacas et d'autres tribus, réparties en petites chefferies belliqueuses (qui avaient essaimé après le déclin de la civilisation de Tiahuanaco) et que les historiens qualifient de "royaumes aymaras". La conquête de ces petits royaumes avait été amorcée par l'Inca Mayta Capac au 14e siècle. et fut définitivement assurée par l'Inca Pachacutec, aux alentours de 1450.

Collas
Tribus habitant l'ancienne province du Collao, ou plus généralement, les habitants de la région de l'altiplano, c'est-à-dire les peuples Aymaras. Le terme de Collas est employé pour ces peuples aussi bien avant la phase de domination Inca que pendant celle-ci, puisqu'ils appartenaient à cette division de l'empire dénommée Collaysuyo par les Incas. A partir de la conquête espagnole, c'est le terme d'aymaras qui servit à les désigner, et ce jusqu'à nos jours.

Collca
Chez les incas, sortes de dépôts ou silos où étaient emmagasinés les récoltes.
voir page : "les meilleurs agriculteurs du Nouveau Monde"

CONTINSUYO
Région Ouest de l'empire Inca, correspondant à la côte Centrale et Sud-Pacifique (c'est-à-dire les régions de Pachacamac, Nazca, Arequipa).

CUMBE MAYO (acqueduc de)
Situé à près de 3500 m d'alt. près de Cajamarca, dans le Nord du Pérou, ce canal, parfois creusé en tunnel, est l'un des plus remarquables ouvrages d'art hydraulique précolombiens de l'aire andine. Il fut probablement construit pendant le 1er millénaire avant J.-C. Mis à jour par Ernesto de la Puente en 1937, Julio C. Tello entreprit la même année le dégagement et l'étude de ce site qui comprend également un sanctuaire et des abris rupestres ornés de pétroglyphes.
L'acqueduc, dont la longueur (actuellement reconnue) atteint 9 km, est un canal creusé dans la roche volcanique (canteria), mesurant entre 35 et 50 cm de large. Il recueillait les eaux de ruissellement du versant oriental de la Cordillière et les amenaient vers un réservoir situé au pied du Cerro Santa Apolonia, avant de servir à l'irrigation des terres arables du bassin de Cajamarca. Le travail de la pierre, comme le tracé, en est très élaboré : on y relève des grecques et des angles droits, sans doute destinés à ralentir la vitesse des eaux. Sur les parois, sont gravés de nombreux pétroglyphes dont on ignore la signification. 


L'aqueduc de Cumbe Mayo - à dr. une "chicane" destinée à ralentir la vitesse du courant (photos D. Duguay)

CUPISNIQUE
Les plus importantes découvertes relatives à la culture Chavín sur la côte Nord du Pérou furent celles de Rafael Larco Hoyle en 1939 dans la vallée du Rio Chicama et les vallées environnantes. A ce type côtier de la culture Chavín, il donna le nom de Cupisnique, du nom de la localité où il fit ses premières découvertes de fragments de céramiques monochrome, sculptées en incision. Il établit la séquence de cette culture enre 1500 et 500 avant J.-C. Larco Hoyle pensait même que le style de Cupisnique - surtout représenté par le fameux jaguar sculpté du temple de Punkuri (dans la vallée du Rio Nepeña) - était antérieur à celui de Chavín et qu'il pouvait très bien en être à l'origine. Longtemps mise en doute, cettte hypothèse semble aujourd'hui confirmée depuis la découverte en 2005 par l'archéologue japonais Koichiro Shibata, d'un autre relief magnifiquement conservé, daté de 800-700 avant J.-C., représentant un jaguar de style prè-Chavín sur le site de Huaca Partida, dans la même vallée du Rio Nepeña.


A g. le jaguar de Punkuri (restauré) - A dr. le jaguar de Huaca Partida, mis à jour par Koichiro Shibata

Les antécédents de la culture de Cupisnique remonteraient à un style de céramique primitive, dénommé Guanape, qui serait apparu dans la même région vers 1800 avant notre ère, date correspondant à peu près à l'apparition de la céramique sur la côte nord du Pérou.
La plus grande partie des objets recueillis par Rafael Larco Hoyle et ses successeurs proviennent de tombes de personnages importants. Ces tombes sont des fosses de formes diverses, aux parois renforcées parfois par des pierres grossièrement taillées. Les corps y sont en général déposés dans une posture recourbée, couchés sur le dos ou sur le côté. Le mobilier funéraire consiste surtout en jarres à étrier - forme rare sur les autres sites chavinoïdes - qui semblent avoir eu une destination presque exclusivement funéraire. Cette culture a également laissé d'intéressants témoins architecturaux de centres cérémoniels en U, forme traditionnelle de l'époque Formative : le principal de ceux-ci étant le temple de Caballo Muerto, dans la vallée du rio Moche, près de Trujillo.


Vases à anse tubulaire de Cupisnique, celui de dr. représentant un spondyllus.

La céramique de Cupisnique présente de formes très variées et imaginatives : bouteilles à col élargi, mortiers ronds, jarres à la décoration gravée au trait où l'on remarque des attributs de félins, tels que crocs et yeux, ou figuratives : êtres humains, animaux, mollusques, fruits et autres. A partir de 900 avant J.-C. son influence se diffusa vers la Sierra et vers le Sud, atteignant Paracas et la vallée d'Ica, remontant même jusqu'à l'actuelle Ayacucho.

Curaca
Forme hispanisée du mot quechua Kuraq kaq : "celui qui est le doyen", donc le chef d'une communauté, d'un territoire. Puissants et respectés au temps des royaumes indépendants, les curacas devinrent, à l'époque des Incas, des fonctionnaires responsables de la docilité et du bon fonctionnement de leur communauté. Il entrait dans leurs attributions de s'assurer que le quota de production agricole déterminé par le gouvernement était atteint, de veiller à sa répartition et d'administrer la justice.
Au temps de la colonie espagnole, le terme de curaca fut progressivement remplacé par celui de "cacique", mot d'origine caribéenne.

Cuy
Petit cochon d'Inde autochtone du Pérou. Nourriture de l'indien andin et jadis bête à sacrifice, le cuy est encore consommé couramment dans les fêtes villageoises et même employé à des fins curatives magiques. L'importance de cet animal dans la gastronomie andine est attestée par un tableau fort connu de l'école de Cuzco (17e s.), oeuvre de Marcos Zapata conservé dans la cathédrale de Cuzco : il figure au beau milieu de la table de la Cène, avec des légumes et des fruits tropicaux.


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©Daniel DUGUAY / dduguay@club-internet.fr


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