les Treize Incas du "Tahuantinsuyo"
La dynastie des lncas laisse errer ses racines dans un passé légendaire. Il est d'autant plus difficile d'émettre des hypothèses que ce passé est lointain. En général, les historiens s'accordent pour diviser la période inca en deux phases : l`empire légendaire et l`empire historique. |
L'Inca Pachacutec |
L'Age
d'or
Avec Pachacutec, "le Rénovateur", qui régna
entre 1438 et 1471, commença la grande période
d'expansion du royaume Inca. C'est la période que l'on
qualifie "d'historique". En effet, sa victoire sur les Chancas ouvrit
la porte à de nouvelles conquêtes, parfois
incroyablement faciles et rapides. Pachacutec, fier de ses batailles
contre ses ennemis irréductibles, se serait fait nommer Inca,
alors même que son père était vivant, et contre
la volonté de celui-ci - qui avait désigné comme
successeur son autre fils, Urcos (qui régna peut-être
pendant un temps très court, mais ne figure pas sur la liste
des Incas). La suite de son règne fut un long cortège
de victoires et de conquêtes. On le surnomme aussi le
"Napoléon des Incas", car il prit en outre le temps de
bâtir des villes, d'éditer des lois et de mettre sur
pied une formidable administration. Il serait mort centenaire.
Tupac Yupanqui, fils de Pachacutec, qui régna jusqu'en
1493, avait été appelé à corégner
avec son père, formant avec lui un vaste empire, que les
autres souverains tenteront, non plus tellement d'agrandir, mais de
conserver intact. Pour ces conquêtes, les incas
n'utilisèrent pas que la force, et surent agir parfois avec
une grande diplomatie. Les anciens chefs des tribus conquises
demeuraient à la tête du nouvel état inca, et
étaient invités à Cuzco, afin d'y être
flattés, et de connaître la capitale du grand Empire.
Leurs fils y étaient également envoyés pour
apprendre la langue officielle, le runasimi, ou "langue de
l'homme", qui devait remplacer peu à peu les innombrables
dialectes particuliers des zones soumises.
Comme les limites du Tahuantinsuyo reculaient de plus en plus, il
fallut établir certaines institutions propres a conserver
l'unité politique. Par exemple, l'on transplantait des tribus
entières récemment conquises dans des zones assujetties
et loyales. Tandis que leurs habitants d'origine s'en allaient
coloniser les régions plus turbulentes. Cette pratique, les
mitimae, permettait aussi de déplacer une population
rebelle, et de la surveiller dans une région proche de la
capitale.
Le début de la fin
Mais en 1532, Francisco Pizarro
débarquait à Tumbes, au nord du pays, dans l'intention
de conquérir l'empire inca, dont il connaissait l'existence et
la richesse. Il avait suivi, quelques années auparavant, la
côte Pacifique, recueillant ainsi de précieux
renseignements sur ce royaume puissant, s'étendant plus au
sud. Il savait aussi que le grand Inca Huayna Capac
(régnant entre 1493 et 1525) était mort, laissant
le pays divisé entre deux de ses fils : Huascar,
l'héritier légitime, conçu par son
épouse, et Atahualpa, le fils bâtard, mais
préféré... La situation était peu
brillante en ce vaste domaine : le souverain legitime, vaincu par les
partisans de son frère, avait éte fait prisonnier par
celui-ci, qui tenait en main les rênes de l' Etat
Le pays était alors partagé en deux camps ennemis, assoiffés de haine et de vengeance. Pizarro était conscient de l'opportunité de son arrivée : le moment était propice pour mettre à profit la guerre civile qui opposait les militants des deux prétendants au trône, au milieu du désordre général. Il décida donc de se mettre en route, et partit avec sa troupe à la rencontre de l'Inca
Entretemps, Atahualpa, après avoir
triomphé de son rival, séjournait dans la ville de
Cajamarca. Là, il avait été informé que
des hommes mystérieux, venant des mers, avaient
pénétré sur le territoire inca et semblaient se
diriger vers lui. Ces curieux individus, d'autre part, semblaient
faire corps avec un animal étrange (le cheval), bien plus
grand que le lama, inconnu jusqu'alors. Leurs armes, dont certaines
crachaient des éclairs, leurs cuirasses, leur rapidité
à se déplacer ne pouvaient qu'inquiéter
l'entourage d'Atahualpa.
Mais sur la foi des rapports qu'il avait reçu quant au petit
nombre des Espagnols - et leur cupidité qui faisait
plutôt penser à une bande de brigands - ses craintes
s'étaient peu à peu dissipées. Aussi, le nouveau
souverain, encore grisé par sa récente victoire, ne
sembla guère effrayé à la vue de ces visages
barbus et fatigués, de ces chevaux epuisés, qui,
après un voyage harassant de deux mois, étaient enfin
parvenus à Cajamarca, où allait se jouer en un
éclair le destin de tout un peuple et la fin de l'empire
Inca.
Sommaire
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Bibliographie
©Daniel DUGUAY /
dduguay@club-internet.fr
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