Balsa de totora sur le lac Titicaca (peinture de carlos Dreyer)

Balsa de totora
Radeau, canot à pointes relevées, fait de bottes de longs roseaux (totora), tressés et ficelés par des liens végétaux, selon un artisanat très ancien que l'on retrouve sur la côte du Pérou comme sur l'Altiplano. Les indiens du lac Titicaca utilisent encore couramment ce genre d'embarcation qu'ils guident au moyen d'une longue perche, lorsqu'elle ne possède pas de voile, elle-même faite de roseaux.

Bamba
Mot quechua signifiant plaine, plateau. Les Espagnols en firent le mot pampa. Apparaît en suffixe dans de nombreux toponymes datant de l'époque précolombienne : Antabamba, Huanucobamba, Moyobamba, etc.

Baños del Inca (Cajamarca)
Station thermale située à 6 km au Sud-Est de Cajamarca. Elle aurait été mise en exploitation par les incas et la légende veut que l'Inca Atahualpa s'y trouvât, prenant les eaux pour se remettre d'une blessure reçue lors de la guerre qui l'opposait à son demi-frère Huascar, au moment où les Espagnols de Francisco Pizarro se présentèrent devant la ville de Cajamarca (Novembre 1532). C'est dans un palais qu'il possédait à cet endroit qu'Atahualpa reçut l'ambassade conduite par Hernando de Soto, venant le prier, de la part de Francisco Pizarro, de se rendre dans les murs de la ville pour le lendemain.
Dans la station thermale actuelle, toujours en activité, subsiste un bâtiment de dimensions assez réduites, aux murs en gros appareillage, dénommé "Baño del Inca". Il est doté d'une porte trapézoïdale et à l'intérieur, d'un bassin d'eau chaude.

BATÁN GRANDE
Situé sur les bords du río La Leche, à 41 km de Chiclayo, en amont de Tucúme et au beau milieu de la zone protégée du Bosque de Pómac, ce site est l’un des plus vastes ensembles archéologiques du nord du Pérou : il occupe une aire de plus de 50 km2 où se dressent une vingtaine de pyramides qui furent sans doute le centre de la culture Sicán ou Lambayeque. La majeure partie des pièces d’orfèvrerie en or de cette culture, parmi lesquelles les tumi et le masque d’or conservés au Museo de Oro à Lima proviennent de ce site. Batán Grande semble avoir été en partie détruit par un phénomène du Niño au début du second millénaire, cause probable de son abandon et de l’essor du site voisin de Tucúme.
Batán Grande fit l’objet de fouilles menées par Izumi Shimada lequel découvrit de magnifiques sépultures dans la Huaca Las Ventanas et la Huaca del Loro. Les objets exhumés lors de cette campagne furent présentés à Lima au Museo de la Nacíon en 1992. Cette exposition fit sensation car elle fut la. première à révéler au grand public les trésors de la culture Sicán ou Lambayeque.
Des archéologues péruviens ont encore découvert en 2010, dans la Huaca Las Ventanas les restes d'une vingtaine de squelettes dont les restes d'un enfant de 3 à 4 ans datant du 12e s. et la dépouille d'un notable drapé dans un fardo funéraire, paré d'une coiffure et d'un masque aux yeux ailés, ornement caractéristique des nobles de la culture Sicán.

BINGHAM, Hiram (1875-1956)
Voyageur et archéologue américain, découvreur des ruines de Machu Picchu. Né à Honolulu, il fit ses études à l'université de Yale où il fut gradué docteur en philosophie (1905) et devint en même temps pasteur protestant. Envoyé en Amérique du Sud, il parcourut l'itinéraire de Simon Bolivar au Venezuela et en Colombie. 
Sa première expédition véritable le conduisit à aller reconnaître l'ancien chemin colonial de Lima à Buenos Aires (1908-1909). C'est en 1911, alors qu'il dirigeait une expédition archéologique de 'université de Yale, et grâce aux conseils de guides indigènes de Cuzco, qu'il découvrit les ruines de Machu Picchu, découverte qui lui apporta la gloire et la fortune. Après son retour aux Etats-Unis, il occupa plusieurs postes dans l'administration et fut élu sénateur du Connecticut.
Ila laissé, sur le Pérou, les oeuvres suivantes :
Across South America, Boston 1911 - In the Wonderland of Peru . National Geographic Magazine, 1913 - The Discovery of Machu Picchu . Harper Magazine, april 1913 - Inca Land, 1922 - Machu Picchu, a Citadel of the Incas , New-York 1930 - Lost City of the Incas , 1948 : traduction française : La Cité perdue des Incas, éd. Gérard Watelet, Paris 1990, avec une préface de Danièle Lavallée.


Hiram Bingham

Bracamoros
Tribu selvatique de la vallée du Rio Marañon. Ils occupaient, avant la domination inca sur le Nord du Pérou, la région d'Ayabaca. Ils n'acceptèrent jamais d'être soumis aux Incas et préférèrent se réfugier dans les régions selvatiques plus basses et alors impénétrables de la basse-vallée du Marañon, qui correspondent aujourd'hui aux provinces de Bagua et de Jaen.

El BRUJO et la "Señora de Cao"
A 60 kms au Nord deTrujillo, sur la rive droite du Rio Chicama et tout proche du littoral, ce vaste complexe archéologique, dont l'élément le plus ancien (qui remonte en fait à l'époque précéramique) est la Huaca Prieta, déjà connue par les travaux de Junius Bird, est en cours de fouilles depuis 1990. Celles-ci concernent notamment les pyramides de Cao Viejo et la Huaca Cortada, également dénommée El Brujo. Le site connut son apogée pendant les période Mochica, puis Sicán ou Lambayeque, jusqu'en 750 de notre ère. Ces fouilles ont permis de mettre à jour des bas-reliefs polychromés, parmi lesquels une représentation du dieu Aiapaec et des scènes de guerriers captifs, dont la fameuse frise en relief dite des "prisonniers" ornant la façade de la pyramide de Cao Viejo.


Cao Viejo : frise des "prisonniers" (photo Lizardo Tavera)

La pyramide de Cao Viejo quant à elle, a fait la une de l'actualité en avril 2006 lors de la découverte par les archéologues de la fondation Wiese de la momie de la Señora de Cao : la tombe d'une princesse (ou reine) guerrière inhumée vers 250 après J.-C., soit en pleine période Mochica, antérieure de 200 ans à la tombe du Seigneur de Sipán. Exceptionnellement bien conservée, elle était entourée de tous les attributs du pouvoir royal (pectoraux, colliers et bijoux d'or, d'argent, de turquoise...) et chose plus étonnante, d'armes de guerre : masses d'armes et propulseurs de javelots. On estime qu'elle avait une trentaine d'années au moment de son décès. Ses mains portent des traces de tatouages représentant des dessins de serpents et d'araignées. On n'avait jamais découvert jusqu'à présent de tombe semblable, où une femme aurait tenu un rôle prépondérant dans une société aussi ancienne. La découverte de la Señora de Cao a remis en question bon nombre d'idées reçues et le machisme péruvien (qui existe aussi en archéologie) en a pris un sacré coup.
Le site(en espagnol) le plus complet et le mieux illustré sur le site de El brujo :
www.antropologia.com.ar/peru/elbrujo.htm


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©Daniel DUGUAY / dduguay@club-internet.fr


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