Guide du Pérou


IQUITOS ou la splendeur du "caucho"

400 000 hab. - alt. 106 m - 2 H de Lima (par avion) - 5 à  7 jours de Pucallpa - 4 jours de Yurimaguas (par vie fluviale) - Température moyenne annuelle : 28°


Iquitos : la Plaza de Armas et le quartier flottant de Belén

Sur la rive gauche de l'Amazone, à 3646 km de son embouchure, Iquitos n'est encore accessible de nos jours que par avion ou par bateau. Elle est certainement la seule grande ville continentale au monde auquelle aucune route terrestre ne conduit. Le survol de la jungle amazonienne depuis Lima révèle une étonnante cartographie de fleuves et de rivières s'étalant en méandres paresseux, interminables serpents d'eau aux couleurs d'ocre, d'argent ou d'émeraude dans un moutonnement vert qui semble infini. Au bout du voyage : une ville étonnante, qui ne ressemble à aucune autre, plantée là presque par hasard au confluent des grands rios qui forment l'Amazone. 

Mythes et Découverte
L’histoire n’a pas retenu le nom des premiers explorateurs de l’Amazone pour la bonne raison qu’ils étaient probablement incas, envoyés dans la grande forêt sur l’ordre de leur souverain, avec pour mission de reconnaître et d‘annexer à l’empire les terres des Antis, nom que les incas donnait aux indiens sauvages de la Selva, d’où est dérivé le mot Andes.
Le grand mystère des sources de l’Amazone, qui fait encore courir les explorateurs, est à la mesure de l’objet décrit : immense et sans fin. Lorsque vers 1500, le portugais Yanez Pinzón, ancien compagnon de Colomb, découvrit l’embouchure de ce fleuve, il crut avoir affaire à une vaste mer intérieure d’eau douce et fit demi-tour : il ignorait évidemment que cette mer aurait pu le conduire jusqu’au Pérou, sans nécessairement traverser le Panama par voie de terre et suivre l’Océan Pacifique vers le Sud, comme le firent un quart de siècle plus tard les conquistadors espagnols. Une belle occasion perdue !
Plus tard, en 1541, le capitaine espagnol Francisco de Orellana partit de Quito avec Gonzalo Pizarro à la conquête de la cannelle et de l’Eldorado. Il rencontra le fleuve qui devait le mener jusqu’à l’Atlantique. Quatre mois plus tard, le 24 Juin, jour du solstice d’été, l’embarcation des Espagnols fut attaquée par des femmes indiennes : les Amazones de la légende... Le grand fleuve avait trouvé son nom. En 1560 se déroula une seconde expédition des Andes à l’Atlantique, celle de Pedro de Orsua et de Lope de Aguirre, qui fut tragique (c’est elle qui a inspiré le célèbre film de Werner Herzog Aguirre ou la colère de Dieu).

L'âge dor du "caucho" et des "caucheros"
Au milieu du 19e s., Iquitos n'était qu'une improbable bourgade perdue au fin fond de la Selva, au milieu de terres encore quasiment vierges, refuge de créoles sans fortune et d'aventuriers de tout poil. En 1854, le général Ramón Castilla y avait tout de même envoyé une canonnière pour contrer les prétentions territoriales de l'Equateur et de la Colombie qui, sur leurs cartes, s'étaient approprié la rive gauche du Rio Marañon jusqu'aux confins du Brésil. Si l'arrivée des premiers bateaux à vapeur en 1864 provoqua un début d'activité commerciale organisée, la région resta assoupie jusqu'au boom du caoutchouc qui, de 1885 à 1912, se répandit sur l'Amazonie. Iquitos connut alors des années de folie et se développa à un rythme forcené : on traça au cordeau des rues et de larges avenues pavées qui remplacèrent les pistes boueuses. Des fortunes colossales se constituèrent du jour au lendemain, les entrepreneurs et patrons d'exploitations se firent bâtir à prix d'or de vastes et luxueuses demeures avac des matériaux venus - par le fleuve - d'Angleterre, d'Allemagne, du Portugal et d'autres pays d'Europe. Pendant qu'on embarquait la précieuse gomme sur les quais d'Iquitos, on y débarquait des tonneaux de Cognac et de vins de Bordeaux! Les dames de la haute société faisaient venir leurs robes et leurs chapeaux de Londres et de Paris et la légende raconte même que certaines envoyaient leur linge sale - toujours par le vapeur - dans les blanchisseries de Lisbonne!

Mais la fièvre du "caucho" avait son revers : elle se fit sur le dos des Indiens, contraints d'aller recueillir le latex dans la forêt vierge, dans des conditions de travail et de survie épouvantables, d'ailleurs assez semblables à celles que connaissaient au même moment les mineurs des Andes, enchaînés par ce cercle infernal de l'exploitation que constituait la "boutique patronale" où l'ouvrier dépensait plus que la totalité de sa paye pour loger et alimenter les siens. La figure emblématique de l'exploiteur sans scrupules est celle du roi du caoutchouc Julio Cesar Arana de Aguila (1864-1952), propriétaire d'une cinquantaine d'exploitations au Pérou et en Colombie, de succursales à Manaos, d'agences à Londres et New-York. Il s'était faire élire maire d'Iquitos en 1902 et dirigeait la chambre de commerce du Loreto. En 1913, parut en Angleterre un rapport alarmant sur les atrocités commises dans la région du rio Putumayo, au Nord d'Iquitos, par les agents de sa société, la Péruvian Amazon Rubber Company. Près de 20 000 Indiens du Putumayo avaient payé de leur vie la production de 4000 tonnes de caoutchouc pendant la décade 1900-1910, et la population de la région était passée de 50 000 à environ 7 000 Indiens. Bien que la justice ait été saisie, aucun procès n'eut jamais lieu. Ces évènements ont plus tard fourni la trame du fameux roman La Voragine , oeuvre du colombien José Eustasio Rivera (1924).

A la veille de la Grande Guerre en Europe, l'âge d'or du caoutchouc en Amazonie n'était déjà plus qu'un souvenir : le développement des plantations d'hévéas en Extrême-Orient lui avait porté un coup fatal. Dans les années 1920, Iquitos connut une vertigineuse dégringolade économique que tenta d'enrayer en août 1921 le capitaine Guillermo Cervantes, par un coup d'état militaire dirigé contre le pouvoir de Lima, alors aux mains du très dictatorial président Augusto B. Leguía. Les historiens péruviens ont affublé cette petite révolution tropicale de l'amusant surnom de "Révolution de Cervantes". Elle se proposait d'établir un gouvernement autonome sur les provinces amazoniennes du Pérou. Lima envoya des troupes qui défirent la petite garnison locale en décembre de la même année; le capitaine Cervantes s'enfuit en Equateur et l'on entendit plus jamais reparler de lui. Iquitos tomba alors dans une longue somnolence. Ses magnifiques palais aux decors festonnés de stuc et recouverts d'azulejos se vendirent pour des bouchées de pain, puis se délabrèrent... Et la lente vie du fleuve reprit le dessus, jusqu'à l'arrivée d'un nouveau boom, celui du pétrole, à partir des années 1960.

Iquitos est aujourd'hui un port franc, au point ultime de la navigation des cargos sur l'Amazone, à 4000 km des côtes brésiliennes. Ce port exporte des bois de construction, du barbasco (poison qui entre dans la comosition des insecticides), des castañas ou noix de cajou, du chicle (pour fabriquer le chewing-gum) et des fruits tropicaux.

 
Iquitos : l'ancien Hotel Palace et la "Casa Eiffel"

Visite d'Iquitos
Dans le quartier du centre, sur la Plaza de Armas et le long du Malecón Tarapaca, sorte de "rambla" aménagée au bord de l'Amazone qu'on l'appelle aussi "El Boulevart", se dressent encore quelques jolis restes des anciennes résidences des barons du "caucho", plaquées d'azulejos portugais et de marbres importés d'Italie. Sur la Plaza de Armas d'allure très tropicale, à l'angle de la rue Putumayo, se dresse la grande fierté architecturale d'Iquitos : la Casa de Eiffel, ou Casa de Fierro, construction métallique ressemblant à une halle, bâtie sur les plans de Gustave Eiffel pour l'Exposition de 1889 à Paris, qui fut acquise par un baron du caoutchouc et expédiée à Iquitos pour y être montée. Sur la même place on verra aussi la Casa de Fitzcarraldo qu'occupa le célèbre et richissime aventurier, héros du film de Werner Herzog.
Au bout de la rue Putumayo et à l'angle du malecón, l'ancien Hotel Palace
(1912), datant de l'époque dorée d'Iquitos, fut longtemps considéré comme le plus luxueux édifice d’Amazonie, avec ses balcons de fer forgé originaires de Hambourg, ses marbres de Carrare et ses mosaïques d’azulejos sévillans. Il est désormais occupé par les militaires, mais demeure ouvert à la visite (tlj 8h-20h).

Le Museo Amazónico (Malecón Tarapacá 386) occupe une belle demeure (construite en 1863) typique de ce style néo-classique. Son attrait principal réside en une série de 132 sculptures grandeur nature d'indiens de la forêt amazonienne, tels que Shipibos, Yaguas, Ashinincas et Aguarunas représentés dans des postures de leur vie quotidienne. Le sculpteur, Felipe Lettersten, réalisa ses oeuvres sur le vif, allant visiter les communautés indigènes pour persuader les indiens de prendre la pose... Le même bâtiment abrite aussi le Musée militaire, intéressant pour sa collection de photographies d'Iquitos au début du 20e s.

Un peu plus loin, la Biblioteca Amazónica (Malecón Tarapacá 354, ouv. lun-sam 9h-17h) occupe le second étage de la préfecture, un bel édifice de style 1900. C’est l’une des plus complètes au monde sur la géographie, l’histoire, la zoologie et la botanique amazoniennes. Parmi les documents originaux qu’elle conserve, figure The Amazon Journal de l’irlandais Roger Casement (1864-1916), qui dénonce les crimes commis contre les indigènes à l’époque du boom du cahoutchouc. S’inspirant de ce témoignage, le romancier péruvien Mario Vargas Llosa a évoqué la figure et l’action de Roger Casement dans son roman Le rêve du Celte, en 2010.

Le long du Malecón Ramirez Hurtado, on pourra rêver devant la vue magnifique sur l'Amazone aux eaux brunâtres, si large à cet endroit que l'autre rive ne se signale au loin que par un fin liséré vert, à demi estompé par la brume. Autre spectacle de la nature : à la nuit tombée, les entomologistes pourront y admirer les énormes insectes qui viennent butiner autour des lampadaires !
Au bout du Malecón apparaît le quartier de Belén, vaste empilage de baraquements dressés sur des radeaux de balsa et de lianes flottant sur l'eau et amarrées aux rives, pour prévenir les sautes d'humeur du fleuve. Si du quai l'endroit semble photogénique, il faut savoir que dans cette espèce de bidonville aquatique, survit toute une population de pêcheurs, de marchands ambulants et de chômeurs dans des conditions peu enviables. Sur la terre ferme, face au quartier flottant (calle 9 de Diciembre) se tient un marché particulièrement coloré et odorant, surtout vers les étals de poissonniers et d'herbes médicinales...

Dans le centre-ville, on trouvera plusieurs agences de tourisme proposant des séjours dans des "lodges" (hôtels-paillotes plus ou moins luxueux, situés en peine forêt vierge) ou des croisières en vapeur sur l'Amazone jusqu'à Leticia, en Colombie, ou Tabatinga, au Brésil.
Un peu partout dans les rues d'Iquitos, comme dans les autres villes d'Amazonie, les marchands de souvenirs vous assailleront en vous proposant des carquois et des flèches, des sarbacanes, de soi-disantes têtes réduites de Jivaros, des colliers faits de mâchoires de pirañas avec leurs petites dents pointues et des insectes naturalisés joliment présentés dans des boîtes en verre : magnifiques papillons, scarabées et hannetons d'une taille extravagante, et surtout énormes mygales aux longues pattes velues ...

A voir aux environs d'Iquitos :

Laguna de Quistococha
14 km au sud-ouest par la route de Nauta

Autour d'un beau lac de 56 ha, a été aménagé un vaste parc touristique et animalier (369 ha) où l'on trouve un embarcadère, une plage artificielle, des vivariums, des enclos zoologiques et botaniques et des sentiers de découverte. Parmi les espèces les plus typiques de l'Amazonie, on peut observer des paiches, les plus grands poissons osseux d’eau douce du monde (ils peuvent faire 5 mètres de long et peser 200 kg), très recherchés pour leur chair, de nombreux reptiles (notamment des petits boas très calins qui s'enroulent autour de votre cou pour la photo), des singes microscopiques (ouistitis pygmées et autres capucins).
Mais la vedette principale du zoo est un dauphin rose d’Amazonie, espèce également connue sous le nom de Boto ou d'Inia de Geoffroy, qui est le plus grand des tous les dauphins de rivière. Il peut facilement atteindre la taille de 2,8 mètres et peser jusqu'à 150 kilos. Véritable fossile vivant qui a su conserver l'aspect des premiers dauphins du Tertiaire, le Boto a quitté les flots salés de l'océan, il y a de cela plusieurs dizaines de milliers d'années, pour remonter peu à peu les fleuves et s'adapter à la vie en eau douce. Son rostre interminable, son front bombé et sa couleur rosacée en font un animal tout à fait surprenant, en outre très cabotin à l'heure des visites.


Le dauphin rose d'Amazonie (photo www.dauphinlibre.be)

La légende du dauphin rose : un "Drac" de l'Amazone ?
Le dauphin rose (...) suit volontiers les pirogues qui traversent son territoire, il sauve, dit-on, les imprudents de la noyade et collabore même avec les pêcheurs. On dit aussi qu'il vole les pagaies des bateaux par jeu.
Il fait l'objet de vieilles légendes locales affirmant qu'à la nuit tombée, le boto se transforme en être humain et se promène le soir sur la gève, vêtu comme un gandin d'un élégant costume blanc et coiffé d'un chapeau. Il séduit les jeunes indiennes du village et et les entraîne dans les eaux sombres avant de dévorer leur âme, à la manière des Dracs mythiques de nos rivières européennes. Dès qu'il est découvert, le dauphin enlève son couvre-chef et replonge dans l'eau sous sa forme initiale. Nombreuses sont aussi les jeunes filles enceintes d'un amant inconnu, qui prétendent avoir été séduites de force par ce visiteur de la nuit. L'image du boto est à cet égard ambiguë, voire dangereuse : on se garde bien de le tuer ou de le blesser de quelque manière, car la légende veut qu'il puisse lancer des sorts par l'évent comme des flèches ou se venger après sa mort.
(texte adapté de "Ces dauphins roses qui volent dans les arbres" www.dauphin libre.be)

La Isla de los Monos
Accès : sur l’île de Timicuro, 40 km en aval d’Iquitos. Compter 120 S/. AR en canot à moteur (durée 1h45) ou 250 S/. en hydroglisseur, ou deslizador (45 mn). Entrée 10 S/. Ouv. tlj 8h-16h.
Situé sur une grande île formée par deux bras de l’Amazone, ce parc animalier de 250 ha accueille depuis une douzaine d’années plusieurs variétés de singes selvatiques qui étaient en voie d’extinction : leoncitos, pichicos, tucunes, huapos negros, cotos aulladores, choros barrigudos et monos araña (singes araignées). Désormais semi-domestiqués, ils circulent en liberté et accompagnent même le visiteur pendant la balade. Le décor est enchanteur : papayers, bananiers, cacaoyers et autres arbres fruitiers, qui fournissent à ces primates la nourriture dont ils sont friands.

Ferme aux papillons de Pilpintuwasi
A Padre Cocha (sur le río Nanay), 20mn en bateau depuis le port de Bella Vista à Iquitos. Compter une journée A-R.
A l'origine simple refuge d'animaux connu sous le nom de Pilpintuwasi Animal Orphanage, fondé par une autrichienne, Gudrun Sperrer, ce centre de protection de la vie sauvage fait partie des éco-tours les plus attractifs de la région d'Iquitos. Une visite à la ferme des papillons enseigne au visiteur comment se déroule le cycle de vie complet de ce magnifique insecte en passant par toutes les étapes de son développement spectaculaire. L’Amazonie est riche en variétés de papillons, dont le morpho bleu, aux ailes qui semblent en métal irisé, le peiridcaligo (papillon hibou) avec ses grandes taches noires, ou les grands papillons colorés aux ailes « à queue ». Plus de quarante familles prospèrent à la ferme, côtoyant les aras, les perroquets et les singes. On observe aussi les oeufs, les chenilles, aux poils urticants ou aux ardillons en forme de corne qui se dressent sous la menace, ainsi que les plantes qui conviennent à chacune.
Les chrysalides sont collectées tous les jours et conservées dans une petite pièce. Pilpintuwasi est la seule ferme aux papillons d’Amazonie. Outre le plaisir et l’intérêt qu’elle prodigue aux visiteurs, elle contribue à une meilleure compréhension de la nature amazonienne.

Bosque tropical de Yanamono
80 km au nord-est par la route de Francisco de Orellana.

Dans ce parc forestier où a été crée un village touristique (Heliconia Amazon River Lodge), dans un méandre au confluent de l'Amazone et du Rio Napo, 308 espèces différentes d'arbres selvatiques ont été recensées à l'hectare (ce qui semblerait être un record); mais le parc est aussi réputé pour être le paradis de l'héliconia, une des plus belles fleurs amazoniennes, aux couleurs vives, proche parente de l'orchidée. C'est d'ailleurs dans l'Amazonie péruvienne qu'il en existe le plus grand nombre de variétés : on en dénombre 35 au total, dont 7 que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.

Reserva Nacional de Pacaya-Samiria
Accès : 90 km au Sud d'Iquitos, par une nouvelle route desservant le petit port fluvial de Nauta, puis 2H30 de bateau sur le Rio Marañon (la visite se fait sur réservation et en groupes accompagnés : il faut compter de 3 à 6 jours A-R au départ d'Iquitos. Meilleure période : entre Mai et Octobre.
Occupant une superficie de 2 080 000 ha (21 000 km2), c'est la plus grande réserve naturelle du Pérou (son étendue est comparable à celle de la république du Salvador). Elle fut crée en 1982, pour protéger la faune et la flore de l'immense portion de forêt inondable qui s'étend au Sud du confluent des rios Huallaga et Ucayali, comprenant les bassins des rios Samiria et Pacaya, ainsi que celui du Canal de Puinahua (un gigantesque bras naturel du rio Ucayali).
La zone comprend encore huit grands lacs et une infinité de marécages et petites lagunes, formées par les crues, qui servent de refuge à 130 espèces de mammifères (singes, félins et rongeurs), 330 espèces d'oiseaux (dont une vingtaine de migrateurs), 220 d'espèces de poissons, dont l'énorme "paiche", le plus grand des poissons amazoniens, très apprécié pour sa chair et surtout 150 espèces de reptiles et d'amphibiens, cétacés, caïmans noirs, tortues, dauphins de rivière, et un grand veau de mer, le Tichecus inungis (à ne pas confondre avec le dauphin rose) dont on a relevé la présence nulle part ailleurs dans l'Amazonie péruvienne.
Le principal accès se trouve au sud d’Iquitos, par une nouvelle route desservant le petit port fluvial de Nauta (100 km), là ou se rencontrent le Marañon et l’Ucayali pour former l’Amazone; il faut compter ensuite 2h30 de bateau sur le Rio Marañon. Comme dans toute réserve de ce type, les touristes n’ont accès qu’à certaines zones déterminées, moyennant un droit d’entrée (20 $ par adulte). La saison sèche constitue la meilleure période (entre mai et octobre) : on y aperçoit plus facilement les animaux le log des berges. À partir du Hatuchay Hotel Pacaya Samiria (ancien Pacaya-Samiria Amazon Lodge), situé au bord du Marañon, peu avant l’entrée de la réserve, sont organisés des séjours de tourisme de découverte pour les groupes.
Un autre accès, au sud-ouest d’Iquitos, est constituté par la petite bourgade fluviale de Lagunas, sur le Rio Huallaga. Là font escale des bateaux en provenance de Yurimaguas, point ultime de la Route Transandine. Sur place, de nombreux guides proposent leur service pour visiter la réserve, mais il est bien difficile de discerner les offres sérieuses des arnaques...
Que ce soit d’Iquitos ou de Lagunas, il faut de toutes façons compter plusieurs jours de marche ou de canotage pour parvenir au coeur de la réserve et découvrir les endroits les mieux préservés et les plus étonnants : la laguna Cocha Pasto, où l’on peut voir des jaguars et des grands mammifères, la Quebrada Yanacu, où l’eau de la rivère devient noire en raison des végétaux putréfiés, le lago Pantean où l’on peut d’un côté voir les caïmans et dans l’autre cueillir des plantes médicinales ou encore la communauté de San Martín de Tipishca, où l’on peut admirer de magnifiques spécimen de nénuphars géants (les fameuses victoria regia).
La réserve fait partie intégrante du Servicio Nacional de las Areas Naturales Protegidas por el Estado Peruano (SERNANP) dont les bureaux sont à Lima et Iquitos. Pour les amoureux de nature et de forêt vierge, il existe un programme de volontariat de gardien du parc pour une durée de 45 jours. Renseignements et candidatures sur le site du SERNANP : www.sernanp.gob.pe.

Pevas
145 km en aval d’Iquitos - 5000 hab.
Nichée sur la rive gauche du grand fleuve près de son confluent avec le Rio Ampicayu, Pevas est la plus ancienne localité péruvienne de l’Amazone. Elle fut fondée par des missionaires en 1735, plus d’un siècle avant Iquitos. Les bateaux reliant Iquitos à Tabatinga y font escale. Dans les rues pavées de ce petit hâvre de paix tropical, aucune voiture ne circule, seulement de rares mototaxis. La population se compose de métis et d’indiens des tribus Yaguas, Boras, Huitotos y Ocainas.
La principale curiosité de Pevas est la Casa del Arte où sont exposées les oeuvres du peintre Francisco Grippa, un artiste contemporain bien connu au Pérou. Située sur les hauteurs du village, cette grande maison est flanquée d’une tour-mirador depuis laquelle se dévoile un superbe point de vue sur le village et le fleuve Amazone.


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