Guide du Pérou

La Panaméricaine Nord :
3) de Piura à Tumbes


Paysage de forêt sèche équatoriale près de Tumbes : les cerros de Amotape

Sullana
50 000 hab. - Piura 38 km - Tumbes 244 km

Ce gros bourg est un important carrefour routier dans la vallée du rio Chira, qui coule dans une valléee encaissée qui fait figure de fertile oasis dans l'aridité du désert environnant. Le paysage devient nettement tropical, avec des bananiers, des manguiers, des palmiers qui bordent d'un rideau vert les champs de coton.

Talara
55 000 hab. - Piura 111 km - Tumbes 171 km

Le plus grand port pétrolier du Nord du Pérou, créé vers 1940, occupe un beau site, au pied d'une grande falaise. Mais on ne fera qu'y passer : dommage que la vue sur la mer soit en partie caché par les raffineries et les docks de tankers.

Cabo-Blanco
Tumbes 145 km - Piura 201 km
A hauteur de la bourgade d'El Alto, sur la Panaméricaine Nord, une route descend à travers les collines de sable vers l'immensité marine de la baie de Cabo Blanco, fréquentée par les pêcheurs et les surfistes (expérimentés). A côté, voisine la petite plage de Restin, plus calme et mieux abritée.
Devant la baie se dresse le vieil Hôtel Merlin – aujourd’hui désaffecté - qui connut son heure de gloire dans les années cinquante et soixante, à l'époque où Cabo Blanco était le paradis de la "pêche au gros" et où l'on battait des records de prises. En effet, c’est probablement dans cet hôtel que le romancier américain, qui y séjourna plusieurs fois dans les années 1950, y aurait achevé Le Vieil Homme et la Mer. Le film tiré du roman en 1955 (avec Spencer Tracy) fut en tout cas tourné à Cabo Blanco.

Vichayto
Piura 216 km – Tumbes 130 km
L’endroit est également connu sous le nom de Playa Los Órganos. On y trouve les mêmes longues plages de sable fin et les grands rouleaux qu’à Máncora. Cette petite station est en plein développement.

Máncora
10 000 hab. - Piura 173 km - Tumbes 92 km
Jadis paisible petit port de pêche, Máncora est devenue depuis quelques années l'une des plages de surfistes les plus courues de la côte Nord du Pérou pour ses magnifiques rouleaux (spécialement de Novembre à Janvier). En plus de ses hôtels de luxe qui poussent comme des champignons, Máncora offre aux visiteurs de nombreux petits hôtels et restaurants, et même quelques night-clubs, certains assez chauds !

Punta Sal
Piura 182 km - Tumbes 162 km
Doté de plusieurs hôtels confortables, cette station balnéaire est la plus en vogue de la côte de Tumbes et passe même pour la plus belle plage du nord du Pérou. Le site est très séduisant : une baie entourée de collines plantées de caroubiers dessine une plage semi-circulaire de sable fin qui fait la joie des baigneurs, mais aussi des amateurs de fruits de mer... L'ambiance y est plus familiale qu'à Máncora. Les pêcheurs de l'endroit utilisent encore des embarcations de type "wampu", sorte de radeau fait de plusieurs troncs d'arbres liés, d'un mât à voile carrée et d'un gouvernail rustique. C'est ce même genre d'embarcations que les Espagnols rencontrèrent lors de leur premier voyage le long de la côte Nord du Pérou, en 1521.
La station compte aujourd'hui nombre d'hôtels-clubs de plage pour lesquels il est absolument nécessaire de réserver plusieurs semaines à l'avance en haute-saison.


Pêcheurs à Punta Sal

Zorritos
Piura : 254 km - Tumbes : 28 km

Agréable petit vllage de pêcheurs, avec ses palmiers et sa plage de sable fin. Au nord de la bourgade, s'étend la crique de Caleta de la Cruz, autre plage fameuse dans l'histoire de la conquête du Pérou. Véritable fait historique ou légende : Francisco Pizarro, à son arrivée sur le littoral de Tumbes, aurait fait planter une grande croix, symbole de la conquête de ces terres sauvages par des chrétiens. Cette croix, retrouvée à la Caleta de la Cruz en 1861, fut longtemps conservée dans l'église de la Merced à Piura et ensuite au Musée National d'Histoire de Lima avant de retrouver son emplacement originel en 1990.

Parc National Cerros de Amotape
De Zorritos, une route, à l'intérieur des terres, mène vers les cerros de Amotape, petite chaîne côtière dont le point culminant est le Cerro del Barco (1663 m), en partie couverte d'une forêt sèche constituée d'essences assez rares pour la côte péruvienne (dont le spectaculaire ceibo qui peut atteindre 25 m de hauteur) et où l'on trouve une faune extrêmement riche (gibier, oiseaux - parmi lesquels des condors - amphibiens et reptiles) qui ont été préservés grâce à son statut de Parc National couvrant une superficie de plus de 90 000 ha.

TUMBES
150 000 hab. - Piura 283 km - Lima 1256 km
Actuelle préfecture du département de Tumbes, frontalier de l'Equateur, cette ville moyenne, autrefois orthographiée Tumbez, semble avoir été, aux temps préhispaniques, l'une des principales agglomérations des indiens Canaris en même temps qu'un port actif, que les Incas, sous le règne de Huayna Capac, occupèrent et remodelèrent en y construisant des dépôts, des temples et une acclahuasi (couvent des vierges du Soleil) dont il ne reste malheureusement plus aucun vestige.
Tumbes, qui passe pour l'une des villes les plus chaudes du Pérou (la moyenne des températures en été ne descend pas au-dessous de 30°), ne s'anime vraiement qu'à la tombée du soir : on ira donc se promener, à la "fraîche" (si l'on peut dire) sous les ombrages de la Plaza de Armas ornée d'oeuvres du sculpteur contemporain Victor Delfin, d'où partent deux rues piétonnes parallèles : Bolivar et San Martin, ou mieux, sur le Malecón Benavides, belle promenade plantée de cocotiers, tracée sur les bords du rio Tumbes au milieu d'une végétation exubérante.


Le pont métallique sur le rio Tumbes


Les débuts de la conquête du Pérou (1528-1532)
Cieza de Leon relate que, lorsque les Espagnols arrivèrent pour la première fois à Tumbes (1528), ils découvrirent une ville nichée dans une agréable vallée, très peuplée et comptant de nombreux édifices incas, parmi lesquels une grande forteresse et un temple monumental élevé sur l'ordre de Huayna Capac, dont les murs étaient recouverts de plaques en or, au sein duquel travaillaient d'habiles orfèvres, tout particulièrement voués au culte du Soleil. Il y avait aussi une maison des femmes choisies qui comptait 200 jeunes vierges occupées à filer de somptueux et délicats tissus.
Ainsi était apparue la ville à Pedro de Candia qui y fut envoyé en reconnaissance par Francisco Pizarro, et qui aurait donc été le premier européen (qui n'était pas Espagnol, mais en l'occurence Grec) à poser le pied sur la terre des Incas - d'autres chroniqueurs soutiennent qu'il ne s'agit pas de Pedro de Candia, mais de Cristobal de Molina. Quelques mois plus tard, en Octobre 1528, Francisco Pizarro, accompagné de Pedro de Candia, repartit pour l'Espagne et obtint une audience auprès de Charles Quint, pour lui faire un récit détaillé des fabuleuses richesses entrevues sur la côte du Pérou.
Nommé Capitaine Général et gouverneur des terres par lui conquises, sous le nom de Nouvelle Castille, Pizarro et ses trois frères revinrent à Panama, et vers la fin de l'année 1530, s'embarquèrent pourTumbes avec une troupe de 180 hommes. Des vents violents les obligèrent à débarquer dans la baie de San Mateo, à cent lieues au Nord de Tumbes. Après une marche pénible, ils s'emparèrent de Coaque, d'où ils envoyèrent déjà un chargement d'or et de pierres précieuses vers Panama. Après le sanglant épisode de l'île de La Puna dont ils massacrèrent les habitants, les Espagnols ne s'embarrassèrent pas une seconde fois d'envoyer une embassade : vers le 15 Mai 1532, ils attaquèrent Tumbes et la mirent à feu et à sang, bien que ses habitants n'aient pas fait acte de résistance et même qu'ils voulussent de bon gré leur offrir leurs richesses.


Manglares de Puerto Pizarro
14 km au nord de Tumbes

Ce petit port de pêche, au bord d'une longue plage de sable fin que bordent les eaux du golfe de Guayaquil, baigné par un courant chaud, fait figure de petit paradis perdu d'où l'on peut partir, en barque ou en canot à moteur, à la découvertes des Manglares.
Les Manglares (synonyme de mangrove, le mot veut dire marais, ou marigots) du delta du Rio Tumbes forment sur près de 3000 ha un labyrinthe de canaux et d'îlots envahis d'une épaisse végétation semi aquatique : les racines des palétuviers sortant de l'eau, les milliers d'oiseaux, le remugle des caïmans (qui n'y sont pas rares), le tout nimbé d'une brume épaisse de chaleur, constituent un spectacle digne du "Monde Perdu". Les pêcheurs y recherchent le crabe rouge et la "concha negra", une variété de palourde très prisée par les amateurs locaux de cebiche. Le clou de la visite est la Isla de los Pajaros (île aux oiseaux) qu'il faut visiter de préférence le matin aux premières heures du jour, quand des milliers d'oiseaux marins la survolent en tous les sens, dans une cacophonie assourdissante. De retour à Puerto Pizzaro, on pourra ensuite visiter le Zoocriadero de crocodilos, un vivier où l'on élève le crocodile de Tumbes (Crocodylus Acutus), une espèce locale qui était en voie de disparition et que l'on tente de réinsérer dans son milieu naturel.

Aguas Verdes
30 km de Tumbes
Poste frontalier avec l'Equateur, la localité se présente comme un gigantesque marché aux puces de produits détaxés. En face, le bourg équatorien de Huaquillas est lui aussi une longue rue encombrée d'étalages. Le passage de la frontière se fait par un unique pont franchissant le Rio Zarumilla qu'il faut passer à pied pour aller prendre les omnibus du côté équatorien vers Machala, Guayaquil ou Quito.

Dans ce secteur frontalier assez desordonné et grouillant, surveillez vos bagages et vos biens personnels. Il y a du vol à la tire. Méfiez-vous aussi des changeurs de billets, des taxis au noir et des « amigos » qui vous proposeront de simplifier le passage de la frontière moyennant commission.


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