Guide du Pérou

le Callejón de los Conchucos

Circuit de 660 km à partir de Huaraz

La visite de cette extraordinaire vallée, parallèle au Callejón de Huaylas, est réservée à ceux qui ne répugnent pas à l'inconfort des routes ou de l'hébergement, ni à la lenteur des transports. En fait, il s'agit d'une véritable expédition, mais les amateurs d'aventure et de paysages tourmentés et sauvages en garderont un souvenir ébloui.


la vallée du rio Mosna près de Chavin (photo D. Duguay)

Venant de Huaraz, la route parvient au site de Chavín de Huantar (120 km). L'accès à celui-ci, déjà difficile, et son indispensable visite prendront déjà une journée à partir de la route du Callejón de Huaylas. Il faut bien compter ensuite deux jours pour parvenir jusqu'à Sihuas, à l'extrêmité Nord du Callejón de los Conchucos d'où part une route (de viabilité assez aléatoire et même impraticable à la saison des pluies) qui rejoint Huallanca, à l'extrêmité Nord du Callejón de Huaylas : il faut donc encore ajouter à ce périple une journée pour revenir à Huaraz. Si l'on vient de Lima et que l'on y retourne, cette affaire représente une semaine, et elle ne sera pas de tout repos.

La topographie du Callejón de los Conchucos que traverse une tortueuse route en terre aux innombrables lacets, présente un aspect nettement plus accidentée que celle du Callejón de Huaylas qui est une typique vallée en auge glaciaire. Ici au contraire, se succèdent une série de petits bassins cultivés occupés chacun par une typique petite bourgade agricole, unis par des vallées profondes, ou bien séparés par des punas sauvages et inhospitalières. A l'ouest se dressent les cimes de la Cordillière Blanche dont les versants sont au moins aussi spectaculaires que ceux qui peuvent être vus depuis Huaraz. A l'est, l'horizon est fermé par un maillon de la longue Cordillière Orientale, moins élevée et dépourvue de sommets neigeux (raison pour laquelle elle demeure largement inexplorée), qui sépare le Callejón de la vallée du Rio Marañon.

DE CHAVÍN DE HUANTAR À HUALLANCA - 440 km - compter 3 à 4 jours.

San Marcos (9 km) - La route asphaltée depuis Huaraz s'arrête dans ce petit village fleuri, surnommé le Paradis des Magnolias, à 3050 m d'alt. Sa fête la plus réputée est celle du Corpus Christi.

Huari (44 km) - A 3160 m d'alt., cette petite capitale de province fut fondée par les Espagnols sous le nom de Santo Domingo del Rey, sur les ruines de Huaritambo, ville incaïque dont il reste quelques vestiges en assez mauvais état. La bourgade compte une pension et quelques petits restaurants populaires. Parmi ses nombreuses fêtes, la plus colorée est celle de la Virgen del Rosario qui dure 8 jours, au début Octobre. Celle-ci est également dénommé "Fiesta de los Gatos" (fête des chats) : d'ailleurs, la fontaine de la place principale est ornée de sculptures représentant ces animaux familiers. La raison en est qu'il n'y a pas si longtemps, la coutume locale était de mettre à la casserole les chats du village, engraissés pour l'occasion. Cette tradition culinaire semble aujourd'hui en voie de disparition, pour le plus grand bonheur de la gent féline.

En remontant le cours du rio Mosna au nord de Huari, la route s'élève jusqu'au col de Huachucocha (4220 m) qui marque l'entrée de la région de Pomabamba. La descente réserve de magnifiques points de vue sur la Cordillera Blanca et la Cordillera Oriental.

San Luis (115 km) - Jadis appellée Chuquihuari, San Luis fut aux 17e et 18e s. une importante ville coloniale. Elle semble aujourd'hui ensommeillée et ne se réveille que pour la fête du Señor de Pomallucay, le 14 septembre.

Chacas
De San Luis, une route pentue mène au très pittoresque village de Chacas (25 km). Il est connu pour sa très vaste Plaza de Armas engazonnée où ont lieu , lors de la fête locale du 15 août, des lâchers de taureaux dans une ambiance indescriptible, au son des orchestres venus des communautés alentour. L'imposante église coloniale qui se dresse au bout de la place renferme d'intéressants bois gravés par des artistes locaux depuis l'époque coloniale, représentant des scènes mythiques ou festives. On retrouve ce même genre de bois gravés, dont le village s'est fait une spécialité, sur certains balcons des demeures anciennes du village.


Bois gravé dans le village de Chacas

Piscobamba (185 km) - Cette localité, à 3150 m d'alt., s'étale à flanc de montagne et réserve un magnifique panorama sur la Cordillière Blanche. Son nom est dérivé du quechua Pishccupampa, qui signifie "la plaine des oiseaux". Dans ses alentours furent livrées plusieurs féroces batailles entre les tribus Conchucos, natives de la vallée, et les troupes de l'Inca Tupac Yupanqui, qui finit par les soumettre. Pour surveiller le grand chemin de l'Inca qui conduisait vers Quito, les Incas y installèrent ensuite un tambo ou relais, dont il reste quelques vestiges.

Pomabamba (209 km) - 3063 m d'alt. Anciennement appellée Pumapampa "la plaine du puma" et aussi connue pour être "la ville des cèdres", cette petite ville de 3000 habitants qui compte quelques hôtels et restaurants assez simples, est située dans une zone archéologique où se dressent les vestiges de nombreuses forteresses de l'époque incaïque et pré-incaïque, le site le plus intéressant étant celui de Yaino, aux imposantes murailles d'origine Chavin. Les deux fêtes principales sont celles de la Saint Jean (8 joues de danse, avec la représentation par des indiens d'un mimodrame retraçant la conquête du Pérou par Pizarro) et de Saint François d'Assise, le 4 Octobre.
Aux temps pré-incaïques, Pomabamba fut le centre de la puissante confédération des Conchucos, union de tribus locales qui laissa son nom à la région et ne fut soumise par les armées incas qu'après une longue campagne.

Après Pomabamba, on accède à la partie le plus accidentée du Callejon de los Conchucos : la Cordillière Blanche et la Cordillière Orientale y forment un noeud que l'on franchit au col de Palo Seco (3780 m). La route, très difficile à cet endroit, est souvent impraticable à l'époque des pluies. Sinon, elle réserve sur près de 100 km des vues somptueuses sur la Cordillière Blanche.

Sihuas (318 km) - Presque entièrement détruite par une alluvion en 1933, à nouveau ébranlée par le tremblement de terre de 1946, cette petite capitale de province est perchée à 2700 m d'alt. sur les bords du Rio Rupac, un affluent du Marañon. Comptant plusieurs hôtels et restaurants, elle parait plus moderne et animée que les autres cités du Callejón. Un service d'omnibus la relie à Chimbote. Elle est réputé pour son extraordinaire Fête de la Virgen de las Nieves, le 5 août... mais tous les 5 ans (1995, 2000, 2005).

De Sihuas, il restera encore plus de 120 km à parcourir sur une étroite et très spectaculaire route de montagne culminant à près de 3800 m pour rejoindre Huallanca et sa centrale hydroélectrique creusée dans les versants abrupts du fameux Cañon del Pato.
Compter encore 100 km pour revenir à Huaraz.
Pour couper court et revenir directement vers la côte, on peut aussi prendre l'omnibus reliant Sihuas à Chimbote : peut avant Huallanca, la route oblique à dr. pour suivre la basse vallée du Rio Santa, empruntant le tracé d'une ancienne voie ferrée détruite par le séisme de 1976.


Page d'Accueil / Géographie et climats / Écosystèmes / Folklore / Artisanat / Gastronomie / Économie / Histoire /
Littérature / Mario Vargas Llosa / Peintres péruviens / Index des curiosités et sites / Carnet pratique / Livres
Pour en savoir plus sur les civilisations de l'ancien Pérou, consultez le...

©Daniel DUGUAY
dduguay@club-internet.fr