Guide du Pérou

La Vallée des Volcans
et le Cañon de Cotahuasi

Accès : sortir d'Arequipa par la route Panaméricaine en direction de Camaná. 115 km plus loin, tourner à dr. vers Aplao. Cest à partir du bourg de Corire (155 km) que l'on peut aller visiter les pétroglyphes de Toro Muerto. Après Aplao (220 km d'Arequipa et fin de la route bitumée), une bifurcation.entre deux pistes mène à droite vers Andagua (377 km) et la Vallée des Volcans, et à gauche vers Chuquibamba et le Cañon de Cotahuasi (375 km).
Hormis l'excursion vers Toro Muerto (2h30 aller par une route asphaltée) qui peut se faire en une journée à partir d'Arequipa, les deux autres itinéraires (en cul-de-sac) relèvent davantage de l'expédition, vu la distance et l'état des routes. Il faut compter 2 jours pour la Vallée des Volcans (le trajet Arequipa-Andagua en mini-bus requiert 10 à 12 h de mauvaise route) et le double pour le Cañon de Cotahuasi (14 h de bus depuis Arequipa!).

Pétroglyphes de TORO MUERTO
Le site de Toro Muerto, à 160 km de la ville d'Arequipa, dans le Sud péruvien, présente l'un des plus vastes ensembles de pétroglyphes, ou de pierres gravées de l'époque précolombienne. S'étendant sur près de 4 km2, il ne comprend pas moins de 5000 blocs erratiques de pierres gravées, ornées parfois d'un seul dessin, parfois de plusieurs motifs. Il fut visité et étudié pour la première fois par l'archéologue Eloy Linares Malaga en 1951.
Les pétroglyphes de Toro Muerto ne sont pas tous contemporains : les blocs ont été gravés sur une période couvrant entre 800 et 1500 après J.-C. : on y retrouve des influences des cultures Tiahuanaco-Huari, Chuquibamba et Inca.
Les motifs ornant les pétroglyphes sont assez variés : figures zoomorphes représentant des oiseaux, des poissons, des mamifères, formes géométriques à partir de lignes, de points ou d'arbres et de fleurs stylisés.
On trouve aussi des représentations humaines : musiciens et danseurs avec leurs ornements de plumes.


Pétroglyphes de Toro Muerto
Vallée des Volcans
Véritable bizarrerie ou caprice de la nature, la vallée des Volcans rassemble, sur une longueur de 65 km et une largeur moyenne de 6 km, une soixantaine de mini-volcans éteints en forme de cônes tronqués qui semblent émerger comme de gigantesques bulles d'une mer de basalte noir. On ne connaît guère d'autre endroit semblable au monde, hormis dans l'île de Lanzarote, aux Canaries. L'altitude de la vallée, en forte déclivité, s'étage en 1700 m et 3900 m.. La hauteur des cônes volcaniques varie entre 20 m au dessus du sol et 350 m pour le plus haut d'entre eux, le Pauca Maura ("volcan rouge" en quechua). Selon le vulcanologue Alberto Parodi, leur période de formation remonterait à un million d'années pour les plus anciens d'entre eux et à 50 000 ans pour les plus récents.

Le fond de la vallée a lui-même été formé par plusieurs coulées de lave balsatique dont les couches se sont superposées sur une centaine de mètres de hauteur. Le cratère le plus spectaculaire est celui du Callana Maura, auquel on peut accéder par une brèche, probablement ouverte par une éruption. Le site le plus curieux est celui du village d'Andagua (3450 m d'alt. point de départ pour la visite de la vallée), que dominent deux volcans siamois dénommés Los Mellizos ("les Jumeaux").

Le rio Andagua - tributaire du rio Colca - prend sa source dans la cordillière de Huanzo et parcourt la vallée, formant en aval du village d'Andagua, un joli petit lac circulaire aux eaux claires et peuplées de truites : la laguna de Chachas dont le trop-plein s'évacue de façon souterraine, sous les capes de lave, pour réapparaître 20 km plus loin, formant la laguna de Mamacocha. A l'Ouest, la vallée est bornée par la masse gigantesque du massif du Coropuna (6613 m) aux cimes recouvertes de neige.

Au retour, on pourra apprécier le site du village de Machahuay : le cimetière a été construit sur un vertigineux promontoire d'où l'on découvre une étroite vallée en contrebas, perdue dans la brume. Plus en aval, Tipán et sa verte campagne, dominée par les cimes du Coropuna, fait penser aux paysages du Callejón de Huaylas.


Vue du cañon de Cotahuasi

Cañon de Cotahuasi
Cette formidable curiosité naturelle du Sud-Pérou est longtemps restée oubliée, voire même totalement inconnue pour son isolement à l'écart de tout circuit touristique, sans doute éclipsée par la renommée du Cañon du Colca, plus proche d'Arequipa. Il est pourtant considéré aujourd'hui comme le plus profond du monde avec ses 3535 m de dénivellé, dépassant de plus de 100 m son voisin du Colca. C'est depuis l'extraordinaire route en provenance de Chuquibamba, qui se faufile à 4700 m d'altitude entre les Nevados Coropuna (6425 m) et Solimana (6093 m), et dans l'interminable descente en lacets vers le bourg de Cotahuasi que l'on a le meilleur aperçu de cette colossale et grandiose entaille terrestre.
A mi-descente, surgit sur la droite un sommet sombre et escarpé : le Cerro Huiñau (5209 m) qui surplombe Cotahuasi et la rive gauche du cañon, tandis qu'en face, vers le Nord-ouest, l'horizon est barré par l'énorme masse de la Cordillière de Huanzo dont le plus haut sommet, dominant la rive droite au dessus du village, dépasse 5220 m.

Les derniers kilomètres de descente vers la vallée du rio Cotahuasi sont un enchantement : Après les parages inhospitaliers et sauvages de la puna d'altitude au décor sombre et minéral, succède une riante et verte vallée tapissée de champs couleur d'émeraude ou du jaune d'or des blés mûrs, piquetée de bosquets d'eucalyptus, d'ormes et de saules. Le bourg de Cotahuasi (2680 m d'alt.) niché au fond de la vallée est une petite capitale de province souriante où l'on trouvera une belle église coloniale du 18e s., de pittoresques petites rues pavées de galets et de vieilles maisons aux façades blanches. La localité possède quelques petits hôtels et restaurants qui vous sembleront un paradis après l'éprouvant voyage depuis Arequipa.

Cotahuasi est le point de départ pour visiter cette portion du cañon, notamment vers l'amont, jusqu'aux pittoresques villages de Tomepampa et Alca. Entre ces deux localités, on trouve des thermes d'eau chaude à Luicho avec possibilités d'hébergement. D'autres bourgades sont accessibles à cheval ou en VTT (location à Cotahuasi) comme Pampamarca, réputée pour ses fabrications artisanales de couvertures en laine d'alpaga et où l'on trouve aussi quelques ruines incaïques. Un trekking musclé, franchissant plusieurs ponts suspendus, conduit aux impressionantes Cataractes de Sipia où le rio Cotahuasi se précipite sur toute sa largeur depuis une hauteur de 150 m, formant un arc-en-ciel permanent qui s'élève au dessus des nuages d'écume ! On peut également pratiquer le rafting, l'escalade et le parapente (un bon niveau est tout de même requis, ainsi qu'une bonne police d'assurance).
Le cañon de Cotahuasi est également fort réputé pour ses fromages et - plus surpenant - pour ses vignobles, cultivés sur les innombrables "andenes" ou terrasses de cultures qui tapissent les contreforts de la vallée et remontent (comme pour le cañon du Colca) à l'époque incaïque ou pré-incaïque.

De retour du cañon de Cotahuasi, les insatiables pourront bifurquer à Arma pour Andagua (6 h de route assez difficile) et entreprendre le périple de la vallée des Volcans. Bon courage.


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