altiplano

Danses indiennes contemporaines
La liste des 300 à 400 danses répertoriées aujourd'hui au Pérou et en Bolivie serait trop longue à faire ici. Parmi celles-ci, certaines remontent à la période préhispanique et se sont transformées ou adoptées pendant la période coloniale, ayant subi l'influence espagnole. Les danses guerrières, les danses de métier ou d'occupations champêtres étaient déjà signalées au 16e s., sont venues s'y ajouter ensuite des danses mimées à caractère satyrique inspirées du vieux théâtre castillan, comme certaines danses pantomimes hérités des romans de chevalerie, des mystères religieux, des chansons de geste mettant en scène des combats entre maures et chrétiens, et où l'on voit parfois ressurgir des figures médiévales comme Roland et les douze pairs, Amadis de Gaule, etc.
D'autres ont directement subi l'influence de la religion catholique et font référence à des évènements survenus au temps de la colonie, comme la plus fameuse d'entre elles : la Diablada, qui se danse chaque année, le 2 février, pendant la fête du carnaval, sur les hauteurs de l'altiplano péruvien (notamment à Puno et Ayaviri) et bolivien (surtout à Oruro).

La Diablada
C'est la plus fameuse de toutes les danses de l'altiplano, sans doute aussi la plus spectaculaire, à laquelle participent en général 80 danseurs déguisés en diables, archanges et animaux divers, revêtus de costumes magnifiques, rutilants de couleurs et de pierreries, et portant des masques monstrueux.
La diablada est une représentation théâtralisée et tès allégorique de la lutte du bien contre le mal. Elle est probablement née à l'époque de la colonie parmi les indiens voués au travail forcé dans les mines aux 17e et 18e s. La plus répandue des légendes touchant à son origine est celle du fameux brigand Nina Nina, qui cachait dans son repaire une image miraculeuse de la Vierge de la Candelaria (ou Vierge du Socavon) que les indiens décidèrent d'élire comme mère protectrice et sainte patronne, pour soulager leurs misères et leurs souffrances. Mais comme il fallait ne pas froisser et rendre jaloux le dieu plus ancien des profondeurs, el "Tio" (ou encore "Supay", c'est -à-dire le diable en langue quechua), on décida de lui offrir des danses. Ainsi naquit la Diablada, à la fois chorégraphie et illustration du syncrétisme religieux andin : les nouvelles divinités catholiques sont admises à côté des anciennes divinités païennes dans une sorte de panthéon qui s'enrichit de nouveaux personnages, sans pour autant que les anciens ne disparaissent.

Le scénario de la Diablada met en scène le combat entre les légions infernales et les forces du bien. Les démons semblent remporter la première manche : ils envahissent le monde des vivants pour détruire la religion catholique. La seconde est remportée par les légions célestes conduites par l'archange saint Michel et voit la déroute des 7 péchés capitaux. Apres la victoire, les démons doivent confesser leurs péchés.Les personnages principaux de la danse sont Lucifer (alias Supay) et l'Archange Michel, les diablesses et les filles du diable ("Chinas Supay"), des ours et des condors.
Le masque traditionnel de la Diablada est censé représente les 7 péchés capitaux : il est composé de 2 énormes cornes torsadées, les grands yeux globuleux sont faits d'ampoules électriques, le haut du crâne est surmonté par un lézard, la gueule ouverte est garnie de crocs acérées que l'on a découpé dans un miroir, tandis que sortant du nez, se tortille un serpent. (Ce dernier élément est aussi curieusement présent dans certains masques traditionnels du Mexique et du Guatemala).

6 Janvier (Epiphanie). Ilave : Feria de las Alasitas. Fête populaire d'origine aymara, au cours de laquelle on vend où l'on échange toutes sortes d'objets miniatures, destinés à apporter la chance et la prospérité.

24 Janvier. Ayaviri : Fiesta de la Virgen de Belén - Copacabana (Bolivie) : fiesta de las Alasitas, avec la fameuse bénédiction des petites maisons et des petites voitures.

2 Février. Puno : Fête de la Virgen de la Candelaria, patronne de Puno. A Taquile, la fête folklorique dure 3 jours.

2-4 Mai. Puno - Juliaca - Yunguyo - Huancané : Fête de la Croix et Feria de las Alasitas.

15 Mai. Juliaca - Ilave - Huancané : San Isidro Labrador, 2 jours de fête et de danses.

16 Juin. Pucará : Spectacle du Jatun Nak'aq (ou Gran degollador c'est-à-dire "grand coupeur de têtes") suivi de danses natives.

29 Juin. San Pedro. Patron des pêcheurs. Largement célébrée dans les villages, autour du lac, surtout à Chucuito, Zepita, Juli, Copacabana. Les paysans se réunissent pour chanter, danser tout le jour et toute la nuit, sans oublier de participer aux processions.

24 Septembre. Puno - Juliaca - Chucuito - Vilque : Fiesta de la Virgen de las Mercedes.

Premier dimanche d'Octobre. Chucuito - Pomata : Fiesta de Nuestra Señora del Rosario.

1 Novembre. Todos los Santos (Toussaint). La fête des morts revêt une importance toute particulière sur l'atiplano. Elle est empreinte d'une grande ferveur, notamment à Chucuito et Pomata où l'on confectionne pour l'occasion des "guaguas" (bonshommes de pain).

3-9 Novembre. Fiesta Jubilar de Puno. L'un des évènements majeurs de la région, dont le clou est la représentation théâtralisée du départ de Manco Capac et Mama Occlo (les fondateurs de la dynastie inca) vers les îles flottantes.

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