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Guide du Pérou |
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La Cordillère Centrale :
1) de Lima à Huancayo
Lima - Huancayo : 317 km (6 H de route, alt. maxi : 4818 m / ou 8 h de train, alt. maxi 4786 m)
La Carretera Central grimpe vers le col de Ticlio (4818 m)
Sur le trajet du Ferrocarril Andino, voir la page : Les trains du Pérou
Le départ de Lima se fait par la Carretera Central, qui remonte la vallée du rio Rimac et tangente la voie ferrée du vieux Ferrocarril Central, désormais baptisé "Ferrocarril Andino". Dans la banlieue populeuse et industrielle de Vitarte, à seulement 10 km, on trouvera à droite le chemin d'accès au site de Puruchuco, adossé au flanc d'une
colline rocheuse. C'était un
ancien palais ou résidence d'un curaca pré-incaique,
construit en blocs d'adobe. Il fut
réaménagé au temps des Incas où il dut
servir de "centre administratif" ou peut-être même de
"trésorerie" si l'on en juge par les découvertes qui y
furent faites : des poids et des balances ainsi qu'un bon nombre de
kipus que l'on peut voir dans l'intéressant petit musée du site.
C'est sur des terres attenantes, dans le bidonville de Tupac Amaru, qu'a été mise à jour au début 2002, une vaste nécropole livrant plus de 120 momies enveloppées dans leur "fardo" funéraire, contemporaines de l'époque inca (15e s).
Chosica
25 000 hab. - alt. 860 m - Lima : 42 km
Cette agréable bourgade fait figure de station climatique
où, en hiver, accourent les gens de la capitale. Il y fait
soleil quasiment toute l'année. Le charme de Chosica
réside surtout dans sa vaste Plaza de Armas ombragée,
à partir de laquelle une promenade piétonne
ornéee de jets d'eau mène à une grande statue du
Christ. Dans les alentours, de nombreux clubs et restaurants
champêtres, très fréquentés le dimanche,
offrent aux habitants de la capitale le calme et la verdure dont ils
sont cruellement dépourvus en semaine.
Le mystère de Marcahuasi
A la sortie nord de Chosica, une route se détache à g. vers les villages montagnards de Santa Eulalia et San Pedro de Casta, 20 km plus loin, d’où l’on peut gagner à pied (2h de marche) l’étonnant site de Marcahuasi, vaste chaos rocheux perché sur un étroit plateau à 4000 m d’alt. Des centaines de rochers aux formes fantastiques évoquent des visages ou des profils humains, des lamas, une tortue, des dinosaures... L'endroit devint célèbre à partir de sa visite en 1952 par le docteur Daniel Ruzo, explorateur et philosophe très versé dans les sciences ésotériques, qui baptisa les formations rocheuses de noms fantastiques tels que le Prophète, le Druide, l'Alchimiste, etc. Il tira de cette découverte un livre qui fit grand bruit à l'époque. Proche de Lima, l’endroit est un but d’excursion assez populaire fréquenté en fin de semaine par les campeurs sauvages, les groupes d’étudiants en goguette et les amateurs de mystère. Pas toujours très respectueux de la nature, puisque certains rochers sont malheureusement recouverts de graffitis…
Marcahuasi : à g. le cirque rocheux dénommé El Anfiteatro (l'amphitéâtre)
à dr. formation rocheuse à profil humain, pompeusement baptisée "Le Monument a l'Humanité"
Au km 70, après San Bartolomé, on aperçoit à dr. l'impressionant Puente Verrugas dont le nom fait allusion à une maladie jadis endémique dans la vallée du rio Rimac et le sacrifice du médecin péruvien Daniel Carrion en 1895, qui pour en étudier les effets, se l'inocula et en mourut.
Matucana
5000 hab. - alt. 2390 m - Lima : 84 km
Autre station d'altitude située dans le paysage sauvage de la haute vallée du Rio Rimac. On y trouvera nombre d'hôtels et de restaurants où l'on peut déguster, entre autres, la fameuse "pachamanca", assortiment de viandes et de légumes cuits sous des pierres chaudes. De la place du village, part une tandonnée pédestre franchissant un pittoresque pont suspendu et conduisant à la cascade de Antakallo, magnifique chute d'eau d'un petit affluent du rio Rimac, au pied de laquelle il est possible de se baigner.
Passé San Mateo et ses sources d'eau minérale, la route croise à plusieurs reprises la voie ferrée du Ferrocarril Andino qui s'élance au-dessus des gorges par de spectaculaires ponts métalliques : le Carrion Bridge et le Puente Infernillo, pour ne citer que les plus connus. Passé le bourg minier de Casalpaca (4150 m), la route entame une dure montée vers l'Abra Anticona. Au passage, on peut apercevoir un grand drapeau du Pérou en métal, au sommet du Mont Meiggs, sous lequel a été percé le tunnel de Galera (1175 m de long), qui est le plus haut point de la ligne de chemin de fer (alt. 4786 m) et à la sortie duquel se trouve l'une des plus hautes gares du monde. A 157 km de Lima, la Carretera Central franchit la cordillère au Col de Ticlio, aussi dénommé Abra Anticona (4818 m), dans un grandiose paysage de sommets enneigés et de lagunes glaciaires, avant d'entamer la descente vers La Oroya.
A l'entrée de La Oroya, route et chemin de fer bifurquent au nord-ouest vers Junín, Cerro de Pasco (le grand centre minier qui alimente La Oroya) et Huánuco. La même route dessert également Tarma et la vallée de Chanchamayo. Après avoir franchi le pont jeté sur le Rio Mantaro, il faut suivre à dr. la direction de Huancayo.
La Oroya
36
000 hab. - alt. 3755 m - Lima 187 km - Huancayo 124 km
Cette localité industrielle s'est développée autour de la plus grande usine sidérurgique du Pérou, située au confluent des Rios Yauli et Mantaro. La fonderie, actuellement principal employeur de la ville, fut créée en 1922 par l'American Cerro de Pasco Corporation. En 1974, la société est nationalisée et est rattachée au sein de l'entreprise publique Empresa Minera del Centro del Peru S A, aussi connue sous le nom de Centromin Peru. En 1993, le gouvernement péruvien décide de privatiser Centromin. En 1997, elle est acquise par Doe Run Peru, qui achète également la mine de cuivre Cobriza pour 7,5 millions de dollars pour alimenter la fonderie.
Le centre sidérurgique de La Oroya a été pointé du doigt dès 2006 par les associations environnementales comme l'un des 10 sites les plus pollués de la planète. Suite aux émanations de l'usine, les collines proches de la ville se sont dénudées de toute végétation, les eaux des rivières sont polluées par des substances toxiques et la santé des habitants de la région pose problème. Les habitants ont ainsi une concentration en plomb dans le sang trop élevée. L'eau de consommation est elle aussi polluée par le plomb. Les habitants souffrent de troubles pulmonaires. Une étude de 1999 pointe les niveaux élevés de pollution de l'air avec un taux d'arsenic 85 fois plus important que le seuil acceptable pour la santé. Le taux de cadmium est lui 41 fois supérieur au seuil et celui du plomb 13 fois...
vers le nevado Pariacaca
A 43 km de La Oroya, au carrefour de Pachacayo, une route à dr. conduit aux villages de Canchayllo et Cochas (36 km). Elle se poursuit au-delà (seulement accessible aux véhicules 4x4) et grimpe sur le versant nord-est de la cordillère de Pariacaca. La piste s'achève 15 km plus loin à la hauteur de plusieurs lagunes entourées par un grand cirque glaciaire où s'élèvent plusieurs sommets dépassant les 5000 m : les nevados Tunshu (5730 m), Antachaire (5700 m), Suerococha (5600 m), Colquepucro ( 5658 m) et surtout la pyramide effilée et étincelante du nevado Pariacaca, qui comme le Huascarán, présente un pic nord (5700 m) et un pic sud (5750 m).
Le Nevado PariacacaA l'époque précolombienne, ce sommet était dénommé "Apu Pariacaca" et vénéré depuis des temps très anciens comme étant la principale divinité des eaux et des rivières de toute la région de la Cordillère centrale. Une fois l'an au pied de son glacier, des groupes de pèlerins venus de la côte ou de la sierra y faisaient des sacrifices et des offrandes de maïs, de chicha, de feuilles de coca ou de fœtus de lama. Sous le règne de Tupac Yupanqui, les Incas aménagèrent ici un tronçon du Capac Nan, ou chemin de l'Inca, qui reliait Jauja à Pachacamac, en passant par Huarochiri. Il en reste de remarquables vestiges, notamment un grand escalier de près de 2000 marches pour 330 m de dénivelé, dénommé Escalerayoc. A proximité du chemin, on trouve une grotte appelée Cuchimachay, ornée de peintures rupestres bien antérieures à l'époque incaïque. Il se pourrait qu'elle ait été le sanctuaire ou l'adoratoire consacré à l'Apu Pariacaca par les toutes premières peuplades de la Cordillère centrale.
Jauja
16 500 hab. - alt. 3350 m - Lima 267 km - Huancayo 44 km
Dans l'agréable et verdoyant paysage de la vallée du Rio Mantaro, cette jolie petite ville fut la première capitale du Pérou colonial entre 1532 et 1535, avant que Francisco Pizarro décidât de l'installer à Lima. Elle joua un rôle important dans la conquête du Pérou : fief de la tribu des Huancas, qui s'étaient rebellé contre les Incas, elle se trouvait sur la route de Cajamarca à Cuzco, empruntée par les Espagnols. Plusieurs batailles s'y livrèrent, d'abord entre Huancas et Incas, ensuite entre Incas et Espagnols, auxquels s'étaient ralliés les Huancas, croyant que ces hommes blancs et barbus, montés à cheval, les libéreraient du joug inca.
Jauja offre au visiteur une imposante église coloniale édifiée en 1564, meublée de magnifiques retables de style baroque et rococo, ainsi qu'un petit musée
archéologique où sont rassemblés des monolithes de la culture Huari. Sur les collines dominant la ville, on touve des vestiges de dépôts construits au temps des incas, ainsi que les ruines de l'ancienne capitale de la confédération Huanca, Tunanmarca, aussi dénommée Hatunsausa, faite de plusieurs centaines de petites constructions en pierre, de forme circulaire. Cette cité fut occupée de la fin du 13e s. jusqu'au début du 15e, probablement détruite ou abandonnée à l'arrivée des Incas. Ces derniers punirent les Huancas de leur résistance en en déportant un grand nombre loin vers le nord, dans la province récemment conquise de Chachapoyas, ce qui explique leur soutien ultérieur aux Conquistadors.
A 4 km au nord-ouest de Jauja, la laguna de Paca, l’un des pus beaux lacs de la région, est un lieu de promenade fréquenté le dimanche par les habitants et les touristes venus de Lima : il est bordé de restaurants typiques qui servent la truite et le cuy grillés et l’on peut y pratiquer le canotage, la pêche ou l’observation des oiseaux lacustres qui peuplent ses roseaux. Selon la légende, au moment de la Conquête, les Incas qui acheminaient vers le nord une partie de la rançon d'Atahualpa, auraient jeté leur trésor dans ce lac, en apprenant son exécution par les Espagnols.
La laguna de Paca, près de Jauja
Convento de Santa Rosa de Ocopa
A 25 km de Jauja, une route à g. mène 6 km plus loin vers ce monastère franciscain, l'un des plus beaux couvents du Pérou central. Il fut fondé en 1725 pour accueillir les frères qui se préparaient à aller évangéliser les indiens de la forêt amazonienne. Il comprend quatre cloîtres, mais est surtout réputé pour sa magnifique bibliothèque de 25 000 volumes et son musée d'histoire naturelle où est exposée une large collection d'animaux et d'insectes amazoniens
La vallée du Rio Mantaro, entre Jauja et Huancayo, prend une allure agreste et presque méditerranéenne, présentant un contraste assez marqué entre les versants très secs de la rive droite du fleuve et ceux plus verdoyants de la rive gauche. La route, qui suit la rive droite, traverse un paysage de champs ouverts aux sols argileux et rouges, avec de gros villages aux toits de tuiles et de chaume qui sont les héritiers des anciennes "réductions d'indiens" de l'époque coloniale. Sur la rive opposée, le paysage est plutôt bocager avec des haies d'eucalyptus, d'agaves et de genêts. L'habitat, plus dispersé, y est constitué de fermes isolées et de petits hameaux.
Huancayo
350 000 hab. - alt. 3240 m - Lima 317 km
Bien que fondée à la fin du 16e s. cet important carrefour de la Cordillère centrale n'a guère conservé de monuments civils remarquables hormis quelques églises. Mais Huancayo sait se montrer agréable par ses espaces aérés, son aspect moderne, et surtout son intense mouvement commercial.
Sur la vaste Plaza Constitución, la cathédrale, achevée à la fin du 18e s. présente une façade néo-classique et renferme des tableaux de l’école de Cuzco. Elle voisine avec l’église San Antonio, de style baroque (17e s.) A trois blocs par l’av. Real, la petite église de La Merced, aux lignes élégantes, fut le théâtre de l’assemblée constituante de 1839.
Un peu à l’écart, le Museo Salesiano Vicente Razetto, jr Arequipa 105, (ouv. 9h-12h et 14h-18h), appartenant au collège salésien, présente une belle section consacrée à l’archéologie des régions amazoniennes ainsi que des diaporamas d’histoire naturelle.
Dans le faubourg de San Antonio, le Parque de la Identidad Wanka évoque le passé préincaïque de Huancayo par ses statues et édifices en miniature, très fantaisistes, réalisés en pierres de la région. Le clou en est un mate burilado géant tout en céramique. L’endroit, qui tient à la fois du palais idéal du Facteur Cheval et du parc Guell à Barcelone, se remplit le soir d’artisans, de marchands ambulants et de musiciens des rues.
Mais il faut surtout visiter la ville pour sa fastueuse foire du dimanche – feria dominical – qui occupe toute l’av. Huancavelica et justifie, à elle seule, largement le voyage à Huancayo. On peut en effet s'y procurer à bon prix nombre de créations artisanales : chapeaux, articles en cuir, tissus et ponchos d'alpaga, couvertures et tapisseries colorées de San Pedro de Cajas et de Hualhuas, poteries d'Aco, broderies de Sapallanga, objets en bois sculptés de Molinos, argenterie fine en filigrane de San Jerónimo de Tunán et surtout les fameux mates burilados, ou calebasses finement peintes et gravées, de toutes formes et de toutes tailles dont le principal centre de production est le village de Cochas.
Environs de Huancayo
Site de Torre Torre
3 km du centre-ville. Accès par l’Av. Giraldez.
Au nord-est de la ville, l’av. Giraldez monte jusqu’au Cerrito de la Libertad, colline d’où l’on jouit d’un beau panorama sur Huancayo et ses alentours, aménagée en parc récréatif où l’on trouve restaurants, échoppes d’artisans, un mini-zoo et une petite chapelle. De là, un chemin balisé (1,5 km) permet d’accéder au site naturel de Torre Torre, qui doit ce nom à la présence de formations rocheuses érodées par le vent qui les font ressembler à de hautes tours, phénomène géologique qu’on appelle en Europe « demoiselles coiffées » Belle vue également sur Huancayo et la vallée du Río Mantaro.
Sanctuaire de Wariwillca
6 km au sud-est de Huancayo
Attenant à la petite place du village de Huancán, ce temple ou centre cérémoniel préincaïque dédié au culte de l'eau remonte à la culture expansionniste de l'empire Wari, mais son époque de rayonnement correspond à l'indépendance du royaume Huanca (vers 800). Il est d'ailleurs considéré comme le vestige archéologique le plus intéressant dans la vallée du Rio Mantaro. Ce grand bâtiment de forme quadrangulaire à double enceintes de pierres sèches entourait une source sacrée qui serait, d'après la légende, le premier couple fondateur de la nation Huanca. A l'intérieur de l'enceinte, dominant une esplanade engazonnée où coulent plusieurs petits canaux, se dressent deux arbres impressionnants, aux troncs noueux, des molle (ou faux poivriers) dont la présence est attestée depuis 450 ans. Le chroniqueur espagnol Pedro Cieza de León, en 1550, en parle ainsi : "Autrefois, à côté de la source, ils édifièrent un temple, qu'ils appelèrent Guaribilca; je l'ai vu ; et à côté de lui il y avait trois ou quatre arbres appelés molles, comme de grands noyers. Ils les tenaient pour sacrés, et près d'eux il y avait un endroit fait pour les seigneurs qui venaient réaliser des sacrifices, d'où l'on descendait par un chemin pavé jusqu'à arriver à l'enceinte où était le tracé du temple..."
A l'extérieur de l'enceinte et dans un angle de celle-ci, coule une source dite "Manantial de la fidelidad" (Source de la fidélité). Une très ancienne tradition locale veut que les jeunes couples des communautés environnantes viennent y boire son eau en se jurant fidélité : mais si par malheur l'un ou l'autre vient à manquer à son serment, il tombe gravement malade et meurt dans l'année.
Des sacrifices humains étaient probablement réalisés dans le sanctuaire. Les archéologues ont ainsi découvert le corps de la "Dame de Wari Willca" lors de fouilles sur le site.
C'était une jeune femme d'une vingtaine d'années, sacrifiée vers 600 ou700 (tuée de deux coups à la tête) et enterrée dans l'un des puits aménagés entre les parois de la double enceinte, On verra sa momie dans le petit musée du site (sur la place du village) ainsi que quelques céramiques de style huanca et wari.
Cour intérieure du sanctuaire de Wariwillaca
Chongos Bajo
22 km au sud de Huancayo. Alt. 3275 m.
Le charme de ce village provient de sa vaste Plaza de Armas en déclivité, entourée de maisons anciennes à balcons de bois. Au nord de la place,la grande église coloniale à nef unique est l'une des premières à avoir été achevée au Pérou, en 1565. Elle fut jadis une église conventuelle : attenante à celle-ci, subsistent les ruines d'un ancien couvent occupé les dominicains, les jésuites et les franciscains. A l'intérieur, on verra des tableaux de l'école de Cuzco, de beaux retables en bois doré et des fresques murales. La grande cloche disposée près de la porte d'entrée a été laissée en l'état après être tombée du clocher : elle avait été fondue en Espagne en 1606. Sur la place, devant le portail latéral de l'église, se dresse un grand calvaire en pierre sculptée datant de 1534, dénommé Cani Cruz. Dédiée à Jésus et la Vierge du Rosaire, cette croix, qui passe pour être miraculeuse, est l'objet d'une grande dévotion dans toute la région : les fidèles y déposent en permanence une multitude de fleurs et de bougies multicolores.
De la place, une rue qui se poursuit en sentier mène à la chapelle de Copón, perdue dans les champs (10 mn à pied). Cette petite église rustique en pierre blanche, munie d'un clocher, serait l'un des plus anciens sanctuaires catholiques des Andes centrales du Pérou (1534). L'esplanade de terre située devant le portail s'appelait jadis la "Plaza de los lamentos", car les Espagnols y avaient édifié une petite tour, ou prison en pierre, où ils enfermaient les Indiens qui se refusaient d'embrasser la religion catholique.
Lac de Ñawinpuquio
30 km au sud de Huancayo. Alt. 3430 m.
Serti dans un décor de cerros jaunâtres où poussent de rares bosquets d’eucalyptus, ce petit lac est parsemé d’îles flottantes de roseaux (totorales) où s’ébattent de nombreuses variétés d’oiseaux lacustres. On peut y pratiquer le canotage et la pêche à la truite. Son nom est formé des mots quechuas nawi (oeil) et puquio (source), autrement dit "l'oeil d'eau". Selon une vieille légende, il communiquerait par une rivière souterraine avec le lac de Paca, près de Jauja.
Des bords du lac, un abrupt escalier de pierres taillées mène (en 15 mn) au site pré-inca de Arwaturo, alignement de silos, ou colcas construits en pierres sèches sur une plateforme aménagée au sommet d’une colline, sans doute à l’époque Wari. Depuis cette esplanade, magnifique vue sur la vallée agricole du Rio Mantaro, avec son damier de cultures, et au loin sur le massif du nevado Huaytapallana (5557 m), chaînon de la Cordillère centrale qui domine le bassin de Huancayo, au nord-est.
©Daniel DUGUAY
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