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LIMA et ses musées |
Museo Nacional de Arqueologia, Antropologia e Historia del Perú
Plaza Bolivar, Pueblo Libre (ouv. du mardi au dimanche, 9h30-17h)
Situé dans un des quartiers les plus charmants de Lima et occupant une vaste demeure aux multiples patios, ce musée, le plus ancien du pays, dresse un panorama complet de toutes les cultures qui se sont succédées dans le Pérou précolombien depuis la préhistoire jusqu'aux incas. Les salles les plus remarquables sont celles consacrées à Chavin où l'on peut voir l'obélisque Tello et la stèle de Raimondi, aux momies de la culture de Paracas, aux magnifiques céramiques Mochica et Nazca, à l'orfèvrerie Lambayeque et Chimú (masques, pectoraux et tumis), ainsi qu'aux jarres-portraits de l'empire Wari. Sous les arcades entourant le jardin, sont présentés des diaporamas thématiques : préhistoire, débuts de l'agriculture, travail des métaux, etc. En fin de visite, la salle consacrée à l'empire inca abrite une grande maquette en relief de Machu Picchu. Le musée abrite en outre une bibliothèque et un très important fond d'archives historiques et archéologiques.
Juste à côté, le Museo Nacional de Historia occupe la Quinta de los Libertadores, une grande casona du 18e s. où demeurèrent les libérateurs José de San Martin et Simon Bolivar. On peut y voir de nombreux objets et tableaux de l'époque des vice-rois et du début de la république, des souvenirs de la guerre du Pacifique contre le Chili (1872) et une impressionnante galerie de portraits des vice-rois du Pérou, suivie par ceux des présidents de la république au 19e s.
museonacional.perucultural.org.pe
Lima - Museo Nacional de Arqueologia, Antropologia e Historia : à g. relief des "mains croisées" du temple de Kotosh
à dr. vase-portrait Mochica (photos D. Duguay).
Museo Arqueologico Rafael Larco Herrera
Av. Bolivar 1515, Pueblo Libre
Situé dans le même quartier que le précédent, ce magnifique musée est l'oeuvre du riche collectioneur et archéologue Rafael Larco Hoyle (1901-1966), qui consacra une grande partie de sa vie à l'étude des cultures du nord du Pérou et surtout à celle de la céramique Mochica. Directeur entre 1923 et 1956 de l'hacienda Chiclín près de Trujillo, il y réunit à partir de 1926 une extraordinaire et exponentielle collection issue de ses fouilles. Pour emmagasiner ses trouvailles, il mobilisa 17 pièces de l'hacienda et fit même construire des bâtiments attenants. Pour la petite histoire, il avait transformé la piscine en bassin de décantation pour y nettoyer les poteries attaquées par le sel, ses employés étant chargés d'en changer l'eau tous les mois! A la fin des années 1940, il fit déménager cette collection vers la capitale en déployant des moyens et des précautions considérables car la route Panaméricaine n'existait pas encore à l'époque. Il fit construire l'actuel musée dans le style néo-colonial alors en vogue, en demandant d'y adjoindre des éléments architecturaux provenant de la demeure des marquis de Herrera et Villahermosa, qu'il n'avait pas pu sauver de la démolition à Trujillo.
C'est l'un des rares musées où l'intégralité des réserves (50 000 pièces environ) est présentée en permanence au public, tassées dans d'immenses vitrines. On y trouve des poteries et objets des cultures Cupisnique, Mochica et Chimu, ainsi que plusieurs momies, encore enveloppées de leurs tissus funéraires. Une salle particulière présente une étonnante et riche collection de "huacos érotiques" d'époque Mochica et Chimú.
Autour du luxuriant jardin, on trouve encore des monolithes de la culture Recuay ainsi qu'un élégant restaurant touristique et des salons pour séminaires et conférences.
www.museolarco.org
Les trésors du Museo Larco Herrera (photos D. Duguay)
Museo de Oro del Perú
Av. Alonso de Molina 1100 - Monterrico
Dans un vaste parc ombragé, il constitue l'un des musées les plus bric-à-brac et les plus hétéroclites du monde. Ses impressionantes collections ont été réunies par un riche collectioneur et mécène, Manuel Mujica Gallo (1910-2001), par ailleurs fondateur du journal Expreso. Loin des conceptions muséographiques modernes où le parcimonieux est devenu la règle, on fait ici dans la quantité et l'entassement. C'est une caverne d'Ali-Baba du Pérou précolombien : il renferme des témoignages du passé préhistorique du Pérou, de somptueuses collections de céramiques et de pièces d'orfèvrerie pré-incaïques, des collections de keros et de kipus incas. Les tissus Paracas et Nazca occupent un étage entier et sont présentés dans une telle profusion, qu'on se croirait marché Saint-Pierre ! De l'époque coloniale, sont présentés dans des vitrines de nombreux objets usuels ou religieux (ou les deux à la fois, comme un curieux crucifix pouvant se transformer en poignard). Le rez-de-chaussée comprend également une écrasante collection d'armes - sans doute l'une des plus importantes au monde - de tous les pays et de toutes les époques : des rangées entières d'armures, de piques, de hallebardes, une profusion d'armes à feu (mousquets, fusils, pistolets) avec dans la dernière salle une abondance assez curieuse d'armes et d'emblèmes... du IIIe Reich !
www.museoroperu.com.pe/principal.htm
Museo de la Nación
Av. Javier Prado Este 2465, San Borja. Entrée libre.
Situé dans un quartier moderne, à côté de la nouvelle Bibliothèque Nationale, cet immense édifice ouvert au public en 1990, est actuellement en cours de restructuration et ressemble malheureusement à une grande coquille vide, hormis dans quelques salles où sont présentées des expositions temporaires. L'exposition permanente qui mérite la visite se trouve au 6e étage : Yuyanapaq : para recordar. Il s'agit d'une expo-photo répartie dans une vingtaine de petites salles aux murs nus, conçue comme une mémoire visuelle des sombres années de la guérilla du Sentier Lumineux (1980-1995). Les 182 photos présentées, souvent très dures, ont été choisies après les investigations réalisées par la "Comission de la Vérité" crée en 2003 après l'exil du président Fujimori.
Museo de Arte Paseo Colón 125. Occupant depuis 1960 l'ancien palais de l'Exposition, érigé en 1872, il a été entièrement rénové entre 2008 et 2011. Ce musée résolument généraliste à l'avantage de présenter un peu de tout, depuis les céramiques Chavin, Mochica, Nazca, Tiahuanaco, Chancay et Inca, des tissus Paracas, des bijous d'or et d'argent Chimú et Mochica, des peintures de l'école de Cuzco (17e siècle), de nombreux meubles, objets et ornements des époques coloniale (magnifique collection de crucifix et d'éventails) puis républicaine. La visite est complétée par plusieurs salles réservées aux peintres péruviens des 19e et 20e s., parmi lesquels Ignacio Merino, Carlos Baca Flor, Jorge Sabogal, et une collection de 300 aquarelles du célèbre dessinateur Pancho Fierro (1803-1879). Le musée comprend aussi un vaste auditorium et un cinémathèque. museoarte.perucultural.org.pe |
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Museo del Banco Central de Reserva
Au coin des jr. Lampa et Ucayali. Ouv. mar-ven 10h-16h30, ven 10h-19h, sam-dim 10h-13h. Entrée libre.
Installé en plein centre historique de Lima dans l'ancien siège de la Banque centrale de réserve, ce musée relativement récent est une bonne introduction à la culture du Pérou depuis l'archéologie précolombienne jusqu'à l'art contemporain. Il intéressera surtout ceux qui ne passent que peu de temps à Lima. La grande salle des guichets, au rez-de-chaussée, est occupée un petit musée numismatique (monnaies de la vice-royauté et de la république) et par une exposition consacrée à l'artisanat des provinces du Pérou, où figurent quelques jolies pièces datant de la Colonie espagnole (bijoux et retables). Au 1er étage,on trouve un panorama assez éclectique des maîtres de la peinture péruvienne depuis le 19e s. jusqu'à nos jours (Fernando de Szyslo), en passant par les grands noms du courant indigéniste (José Sabogal, Camilo Blas, Enrique Camino Brent, Julia Codesido). Au sous-sol, belle collection de céramiques préincaiques des cultures Chavín, Mochica et Vicus. Il est à noter qu'une bonne partie des pièces exposées est constituée d'objets archéologiques illégalement "évadés" à l'étranger dans les dernières décennies et restitués au Pérou, notamment par les USA. Le clou du musée est la collection d'or Hugo Cohen, installée dans l'ancienne chambre forte de la banque. Des vitrines illuminées abritent de magnifiques pièces d'orfèvrerie des cultures Nazca, Mochica et Lambayeque : diadèmes, masques funéraires, pectoraux, colliers, broches, couteaux sacrificiels (tumis), etc.
museobcr.perucultural.org.pe/
Museo Andrés del Castillo
Jr de la Unión 1030 (angle plaza San Martín). Merc.-lun. 9h-18h.
Ce petit musée fut aménagé en 2008 dans la casa Belén, une belle demeure de l’époque républicaine. Outre une collection de minéraux, il présente l’un des plus beaux ensembles de ceramiques de la culture Chancay (900-1500) qu’il soit possible d’admirer au Pérou. Cette céramique est plutôt frustre, comparée à celle des Mochica ou des Nazca, et le décor peut être en relief ou peint en noir ou brun foncé sur un fond crème. Les formes des vases sont assez variées, mais les récipients à corps ovoïdal (Cantaros) prédominent. Les plus connues sont pourtant les figurines anthropomorphes représentant des prètres ventrus coiffés d'une toque (Cuchimilcos), ou des femmes, généralement les bras ouverts, et dont les yeux sont prolongés par une ligne qui représente, peut-ètre, une peinture faciale (Chinas). On admire aussi de nombreux décors zoomorphes, où les animaux sont traités avec beaucoup de grâce : poissons, pélicans, perroquet sur un épi de maïs, chienne allaitant ses petits…
Céramiques Chancay (Museo Andrés del Castillo)
Casa de la Inquisición
Plaza Bolivar
Sur le côté de la place où s'élève le Palacio del Congreso (qui est à la fois le sénat et la chambre des députés péruviens depuis l'autogolpe du président Fujimori en 1992), une façade ornée de colonnes doriques attire le regard : ici fonctionna, à partir de 1584 et jusqu'à la fin du 18e s., le Tribunal de la Sainte Inquisition de Lima. Le visiteur pénètre alors dans une sorte de Musée Grévin des supplices avec des mannequins enchaînés, le plus souvent dans des situations assez délicates. Le sous-sol, mis à nu, laisse apparaître les anciens cachots et leurs grilles de fer.
Dans la longue salle du tribunal, le plafond de bois doré avec ses poutres et ses entre-poutres sculptées reposant sur des consoles travaillées avec un grand luxe de détails est une des plus belles oeuvres de menuiserie du style baroque mudéjar que l'on puisse voir à Lima. Des personnages de cire a la mine sévère représentent les inquisiteurs assis devant une table décorée d'un seul crucifix. Sur le côté, on remarque une porte de bois magnifiquement ouvragée, munie dans sa partie supérieure d'un oeilleton : c'est la Porte du Secret. Derrière celle-ci, les témoins et les délateurs pouvaient déposer sans être vus du suspect que l'on questionnait. Le Pérou débarassé de l'Inquisition, installa dans cet édifice son premier Sénat (1829-1838). Ce passé républicain, plus doux et plus démocratique est évoqué dans la dernière partie de la visite qui finalement, s'avère moins drôle que la première.
Museo Nacional de la Cultura Peruana
Av. Alfonso Ugarte 650
Tout près de la populaire Plaza Dos de Mayo, ce musée qui présente une étonnante façade dans le "style" de Tiahuanaco, est surtout consacré à l'ethnographie, au folklore et à l'artisanat, depuis l'époque pré-incaïque jusqu'à nos jours. Après les collections de céramiques et de Keros (vases) incas, on peut y voir des "mates burilados" (courges séchées et finement gravées au feu de multitudes de petites scènes), des retables, de délicieuses figurines taillées dans la pierre de Huamanga (l'albâtre), des exemples de céramique populaire contemporaine, des récipients et tissus en provenance des régions amazoniennes. On y verra aussi une série d'aquarelles du dessinateur "costumbriste" Pancho Fierro (19e s.). Son importante bibliothèque est ouverte au public. Le musée publie en outre une très intéressante revue.
"Taller de máscaras", retable de José Carlos Urbano. (photo Arturo Gomez Alarcón, www.fotosdemuseos.com)
Museo de Artes y Tradiciones Populares
Jr de la Unión 554. Ouv. 10h-18h, entrée libre.
Située dans l'artère piétonne la plus commerçante de Lima, une belle demeure républicaine, connue sous le nom de Casa O'Higgins, abrite un agréable petit petit musée patronné par l'Instituto Riva Aguero et l'Université Catholique qui dresse un panorama assez complet de l'artisanat des régions d'Ayacucho, de Cuzco et de l'altiplano : masques de diablada, retables de Joaquin Lopez Antay, figurines religieuses de Hilario Mendivil, etc. Une excellente introduction à l'artisanat traditionnel péruvien et à ses plus grands maîtres. Au rdc, le passé précolombien de la capitale du Pérou est évoqué par une petite section consacrée à la culture Maranga-Lima (céramiques, objets en bois, plans et photographies aériennes de sites archéologiques).
©Daniel DUGUAY
dduguay@club-internet.fr