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Guide du Pérou |
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Pour aventuriers :
Trekkings dans la cordillière de Vilcabamba
Pour ceux qui ont du temps devant eux, de la patience...et du courage à revendre, il serait un peu bête de ne se contenter que d'un petit aller-retour en train Cuzco-Machu Picchu, alors qu'ils peuvent peut aussi se lancer à l'assaut de la cordillère de Vilcabamba, nom donné à la chaîne de montagnes et à la région particulièrement sauvage qui s'étendent du nord-ouest de Cuzco jusqu'au cours inférieur de l'Urubamba. Elles doivent ce nom au Rio Vilcabamba, affluent de la rive gauche du Rio Urubamba qu'il rejoint à 20 km en aval de Machu Picchu. La cordillière de Vilcabamba - où se niche Machu-Picchu - fut le dernier refuge de la dynastie Inca en lutte contre les envahisseurs espagnols. Après le soulèvement de 1536, Manco Inca qui avait tenté en vain de reprendre Cuzco, s'y réfugia et de là, dirigea contre les conquistadors une longue guerre de harcèlement jusqu'à son assassinat en 1545. Son fils Titu Cusi prit la relève et dut aller se réfugier plus à l'Est, à Vilcabamba la Vieja. |
![]() ![]() Voir la carte de la cordillière de Vilcabamba |
Trekking de Choquequirao-Yanama-Machu Picchu
Durée : 9 jours (par groupe de 10 personnes maximum). Compter env. 500 $ par personne (guide obligatoire). Il existe une version courte (4 jours) pour Choquequirao seulement et retour : compter 250 $.
C'est l'un des plus beaux trekkings de la région au sud de Cuzco, car il permet de découvrir un site archéologique inca exceptionnel, restauré et remis en valeur lors de ces dernières années, mais aussi les paysages sauvages du cañon de l'Apurimac avant de s'enfoncer dans la mythique cordillère de Vilcabamba. Vu sa durée et son niveau de difficulté, il s'adresse à des marcheurs très confirmés.
1er jour
On relie Cuzco au village de Cachora (140 km) par la route d'Abancay, que l'on quitte à l'Abra Sayhuite. De Cachora (2850 m), commence le long chemin (22 km) qui franchit d'abord le col peu élevé de Huarac Punku (3100 m) pour dégringoler dans un impressionnant dénivelé de 1500 m le versant sud des gorges jusqu'à Playa Rosalina (1550 m) au bord du Rio Apurimac. Le campement du soir se trouve ici.
2ème jour - Visite de Choquequirao
On franchit le pont suspendu sur l'Apurimac pour grimper jusqu'à l'entrée du site archéologique, où la visite est guidée. Dans la montée, magnifiques vues sur le canyon de l'Apurimac que dominent au sud les cimes enneigées des nevados Ampay, Panta et Quishuar.
Choquequirao : le quartier bas, ou secteur agricole.
Perché à 3150 m d'alt. sur la rive droite du Canyon du Rio Apurimac, entre Abancay et Cuzco, et soigneusement restauré et remis en valeur lors de ces dernières années, le site archéologique exceptionnel de Choquequirao n'est pas sans évoquer Machu Picchu, en plus petit, voué à devenir bientôt l'un des attraits touristiques majeurs de la région de Cuzco. Considéré comme un centre cérémoniel voué au culte du Soleil, de l'Eau et des Apus (esprits de la montagne), il fut probablement érigé sous le règne de l'Inca Pachacutec. Le site est constitué de deux parties distinctes, séparées par un fort dénivellé où a été aménagé un canal d'irrigation et un escalier monumental, qui fait penser à celui de Winay Wayna (proche de Machu Picchu).
En bas, le secteur agricole comprend des terrasses de cultures, un groupe d'habitations et une place cérémonielle. Plus haut, le secteur des palais et des temples présente de belles constructions incaïques avec des portes et des fenêtres trapézoïdales à double et triple jambage. Les constructions ne sont pas faites de blocs monolithiques - sans doute faute de carrières proches - mais de dalles de pierre soigneusement taillées.Perché à 3000 m d'alt. sur la rive droite des gorges de l'Apurimac, Choquequirao est considéré comme un centre cérémoniel voué au culte du Soleil, de l'Eau et des Apus (esprits de la montagne). Il fut probablement érigé sous le règne de l'Inca Pachacutec. Le site est constitué de deux parties distinctes, séparées par un fort dénivelé où a été aménagé un canal d'irrigation et un escalier monumental, qui fait penser à celui de Winay Wayna (proche de Machu Picchu).
En contrebas, le secteur agricole comprend des terrasses de cultures, un groupe d'habitations et une place cérémonielle. Plus haut, le secteur des palais et des temples présente de belles constructions incaïques avec des portes et des fenêtres trapézoïdales à double et triple jambage. Les constructions ne sont pas faites de blocs monolithiques, mais de dalles de pierre soigneusement taillées.
Le campement du soir est installé à proximité du site. Les troisièmes et quatrième jours de la version courte consistent à faire le chemin dans le sens inverse, jusqu'à Cuzco.
3ème jour
Montée vers la passe de Choquequirao (3400) dans une zone de "paramo" (plaine d'altitude) couverte de touffes d'ichu. Le chemin descend ensuite à travers une forêt de nuages avant de traverser la zone de Pincha Unuyoc (2470 m), petite annexe de Choquequirao où subsistent des terrasses de culture, quelques bâtiments incaïques et des fontaines. La descente se poursuit jusqu'à la Quebrada Victoria et ensuite, rude grimpette jusqu'à l'Abra Victoria (4130 m) d'où un chemin incaïque conduit jusqu'aux anciennes Minas Victoria, qui furent successivement exploitées par les Incas puis par les Espagnols. A droite, se dresse la cime enneigée du Nevado Corihuayrachina (5365 m). On arrive ensuite au campement de Maizal (2890 m) occupant un magnifique balcon naturel.
Le Paso San Juan avec la cordillère de Vilcabamba en arrière-fond.
4ème jour
Après le départ de Maizal, on remonte jusqu'au Paso de San Juan (4200 m) avant d'entamer une une interminable descente qui s'achève au village de Yanama (3520m) émouvant de solitude, avec ses petites maisons d'adobe et de pierres couvertes de toits de paille.
A cet endroit, un autre chemin relie en 3 jours de marche le bourg de Huancacalle (voir plus loin) sur les bords du Rio Vilcabamba, point de départ d'une mauvaise route qui descend vers la vallée de l'Urubamba, mais aussi des expéditions vers Vilcabamba la Vieja.
5ème jour
Remontée de la spectaculaire vallée du Rio Yanamana et ascension de l'Abra Quiswar (4480 m) dite aussi Yanamana Pass, point culminant du trek et col le plus élevé de la cordillère de Vilcabamba. L'étape du soir a lieu au hameau de Totora (3700m).
6ème jour
On relie Totora à Collpampa (2800 m), petit village écrasé entre les silhouettes géantes des Nevados Salcantay, Sacsarayoc (5991 m) et Amparay (5838 m).
7ème et 8ème jour
Descente le long de la vallée tropicale du Rio Santa Teresa (nombreuses cascades) jusqu'à l'usine hydroélectrique de Machu Picchu d'où l'on rejoint Aguascalientes en suivant le tronçon de voie ferrée désaffecté qui vient de Quillabamba.
9ème jour
Visite de Machu Picchu et retour à Cuzco.
A lire avant le départ : Sciences et Avenir n° 689 - juillet 2004 - Incas, le dernier sanctuaire (article consacré à la découverte et aux fouilles de Choquequrao).
Trekking de Vitcos et de Vilcabamba la Vieja
L'accès au dernier refuge des Incas relève d'avantage de l'expédition que du trekking. Il existe cependant des agences de tourisme qui proposent en 7 ou 8 jours (voire entre 10 et 12 jours) cet éprouvant périple à partir de Cuzco, visite de Machu Picchu non comprise. C'est une affaire pour voyageurs peu pressés, ce qui signifie que l'on consacrera au moins trois semaines à Cuzco et sa région. Prévoir tentes, sacs de couchage, crème anti-moustique et pastilles pour l'eau. Un guide est absolument indispensable.
En indépendant, on peut faire (en 3 jours AR et plus si affinités) une approche de ce secteur de la cordillère de Vilcabamba en allant par la route jusqu'à Huancacalle, petit village serti au coeur de la cordillère, d'où s'offrent plusieurs chemins pour continuer l'aventure.
De Cuzco (près du Puente Grau), il faut prendre un bus du matin pour Quillabamba direct, de préférence aux bus à destination d'Urubamba ou d'Ollantaytambo. Bien que la route soit la même, il est difficile, à partir de ces localités, de trouver de la place pour continuer plus loin. Les 60 km de Cuzco à Ollantaytambo par la belle route de Chinchero et de la Vallée sacrée sont un aimable hors-d'oeuvre : au delà, une étroite et dangereuse route en terre escalade la cordillère de Vilcanota jusqu'à l'impressionnant passage de l'Abra Malaga (4313 m) pour redescendre de manière vertigineuse en d'interminables lacets l'étroite vallée du Rio Lucumayo jusqu'au bourg de Santa Maria (1300 m), où l'on retrouve le Rio Urubamba (175 km de Cuzco).
Route de Santa Teresa: un accès alternatif pour Machu Picchu
De Santa Maria, il est encore possible de gagner Machu Picchu en prenant d'abord un combi de dirigeant vers le village de Santa Teresa (1h de trajet par une piste défoncée). Santa Teresa, qui paraît construit de bric et de broc, possède aujourd'hui quelques pensions rudimentaires où l'on peu passer la nuit pour le lendemain, se diriger vers Aguascalientes (4h de marche) en suivant le tracé de la voie ferrée qui reliait jadis Quillabamba à Cuzco.
Pour continuer vers Vilcabamba et toujours à partir de Santa Maria, on devra abandonner le bus de Quillabamba pour trouver un minibus ou un camion remontant la vallée du Rio Vilcabamba par une mauvaise piste jusqu'à Huancacalle.
En chemin, on peut quitter cette route à Lucma, modeste village fondé par les Espagnols au 18e s. point de départ d'un ancien chemin incaïque qui conduit au hameau de Vitcos dominé par le cerro de Rosaspata où subsistent des vestiges incas, malheureusement envahis par la végétation. Ce site a été identifié par Hiram Bingham comme étant l'ancienne forteresse de Vitcos, l'avant-dernière place forte des Incas devant l'avance espagnole, là même ou Manco Capac se réfugia après avoir dû abandonner Ollantaytambo.
A g. : le rocher de la Ñusta Ispana près de Vitcos
A 45 minutes du hameau de Vitcos, les guides vous conduiront jusqu'au Yuraq Rumi, la "Pierre blanche", énorme rocher en granit, près d'une source, taillé de main d'homme de manière à former des plateformes, des niches et des cubes. Il est également nommé Ñusta Ispana : "les toilettes de la jeune fille". De Vitcos, part un autre chemin au nord-ouest qui monte vers la Vilcabamba Pass (4660 m) pour descendre ensuite dans la belle vallée tropicale du Rio Pampaconas, tributaire du Rio Urubamba. A Vitcos également, on retrouve la route en terre qui rejoint Huancacalle au sud-ouest.
Huancacalle (3200 m) qui ne compte qu'un petit hôtel rudimentaire souvent envahi par les routards, est le vrai départ du trek qui conduit jusqu'à Vilcabamba la Vieja pour lequel un guide est absolument nécessaire. Mais à quelques 3 H de marche, on pourra se faire une idée des difficultés à venir en allant visiter la mission de Vilcabamba la Nueva (3250 m), construite par des prètres italiens (possibilités de gîte). Les bâtiments modernes voisinent avec les anciennes maisons de pierre aux toits de paille et le vieux clocher de la réduction que les Espagnols avaient fondé là pour contrôler la région.
Si l'on souhaite, depuis Huancacalle, poursuivre à pied vers Machu Picchu ou Choquequirao, deux solutions :
1) Le chemin de Santa Teresa par un ancien chemin incaïque qui franchit le col de Yanacocha (4600 m) puis redescend la vallée du Rio Sacsarayoc. Santa Teresa, petit village au bord du Rio Urubamba ne se trouve qu'à 10 km à pied d'Aguascalientes, en suivant l'ancienne voie ferrée. Compter 4 jours de marche pour ce parcours très accidenté. La présence d'un guide est conseillée.
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A g. la vallée du Rio Urubamba près de Machu Picchu - A dr. : vestiges de Vilcabamba la Vieja2) Le chemin Huancacalle-Yanamana : deux jours de marche par le col de Choquetacarpo (4700 m) avec étape au campement de Quelcamachay. A Yanama, on retrouve le tracé du trekking de Choquequirao (voir plus haut). De là, il reste 4 jours pour atteindre soit Aguascalientes et Machu Picchu, soit le village de Cachora, proche de la route Cuzco-Abancay.
Si l'on décide de continuer vers Vilcabamba la Vieja, compter à partir de Huancacalle 4 jours de marche éprouvants à travers la forêt tropicale à une altitude variant de 3200 m à 1500 m (sous des températures avoisinant 35° en saison sèche, la seule où la piste est praticable) et se préparer à un dur combat (perdu d'avance) contre les moustiques. Il sera indispensable de contacter un guide, de se munir d'une bonne trousse de pharmacie, de prévoir des pastilles pour l'eau et des provisions. Par les hameaux reculés de Ututo, Pampaconas et Vista Alegre, on finit par atteindre la vallée du Rio Concevidayoc où se trouve Espiritú Pampa, qui est en fait le nom du village où sont localisées les ruines de Vilcabamba la Vieja (1511 m). Le site a été découvert et identifié par l'explorateur américain Gene Savoy en 1960. Bien qu'il occupe une superficie relativement vaste, ses vestiges sont peu imposants et malheureusement envahis par la végétation. On se consolera en disant «j'y étais!».
De là, il reste encore une journée de marche le long de la vallée du Rio Concevidayoc jusqu'au village de Chihuanquiri (950 m) d'où l'on peut trouver un transport public jusqu'à Kiteni, localité proche du fameux Pongo de Mainique, cet étroit défilé ou le Rio Urubamba franchit le dernier chaînon oriental de la cordillère des Andes.
A Kiteni, une route à peu près carrossable relie Quillabamba (110 km) capitale de la province de la Convencion. Cette ville importante située à la jonction de la jungle d'altitude et du bassin amazonien est le principal centre au Pérou de la culture du thé et du café. Elle était jadis reliée à Cuzco par le train, mais des dégâts survenus sur la voie en 1998 (année de fortes pluies causées par le Niño) fournirent un excellent prétexte pour fermer la ligne, jugée peu rentable. Ville au climat agréable, accueillante et dotée de nombreux hôtels et restaurants toutes catégories, la soirée étape y sera d'un grand réconfort.
De Quillabamba, il ne restera plus qu'une dernière journée pour regagner Cuzco par la route de l'Abra Malaga et Ollataytambo (195 km en 10h de route) pour clôturer cet extraordinaire périple au bout d'une grande semaine d'aventures. Si tout se passe comme prévu...
Quillabamba et le Pongo de Mainique
Le passage entre les Andes et le bassin Amazonien : le rio Urubamba au Pongo de Mainique.Quillabamba
25 000 hab. - alt. 1054 m - 195 km de Cuzco
Capitale de la province de la Convencion, Quillabamba jouit déjà d'un climat tropical, qui change du tout au tout avec celui de Cuzco : la température moyenne y est de 24° pendant la saison des pluies (Novembre-Avril), marquée par de fortes précipitations, pour monter à 30° et plus pendant la saison sèche (Mai-Octobre). La bourgade est un marché actif où s'échangent les produits de la Selva et de la Sierra et connait un regain d'animation et de festivités pour son fameux Carnaval du Café (20-25 Juillet). Possédant quelques hôtels et restaurants bon marché, Quillabamba servira de point de départ pour une expédition en rafting vers le Pongo de Mainique, l'une des plus spectaculaires curiosités du versant amazonien des Andes Centrales.
Pour y parvenir, il faudra se rendre par la route à Kiteni, à 110 km en aval de Quillabamba. De la on pourra louer des barques ou des radeaux (avec leur pilote, il va sans dire) qui vous emmèeront jusqu'au défilé, mais seulement en saison sèche, car la navigation y est beaucoup trop dangereuse à la saison des pluies.
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